L’ONG Amnesty International s’alarme du « recours excessif à la force et aux arrestations abusives » dénoncé lors des manifestations en France contre la réforme des retraites, et appelle les autorités à « assurer la sécurité des manifestants ».
« Nous alertons sur le recours excessif à la force et aux arrestations abusives, signalé dans plusieurs médias », a écrit Amnesty International France dans une série de tweets sur son compte Twitter.
« Alors que de nouvelles manifestations sont attendues dans toute la France, nous rappelons que les autorités françaises doivent veiller à ce que le droit de manifester soit respecté et garanti » et « assurer la sécurité des manifestants en évitant de recourir à une force excessive », ajoute Amnesty.
Depuis janvier 2023, des manifestations ont lieu partout en France dans le cadre du mouvement social d’opposition au projet de réforme des retraites du gouvernement.
Nous alertons sur le recours excessif à la force et aux arrestations abusives, signalé dans plusieurs médias.?
— Amnesty International France (@amnestyfrance) March 21, 2023
« Utilisation abusive des matraques »
L’ONG demande également aux autorités françaises « l’interdiction de l’utilisation des grenades de désencerclement », au vu de la « dangerosité de ces armes dont les projectiles frappent de façon aléatoire les personnes ».
Amnesty dénonce en outre une « utilisation abusive des matraques » et relève que « plusieurs médias ont documenté le recours à des gaz lacrymogènes projetés directement sur des manifestants pacifiques pour disperser les manifestations sans systématiquement de possibilité de dispersion, et dans des quantités importantes ». Les matraques « ne doivent jamais être utilisées sur des personnes pacifiques, déjà maîtrisées ou en train de se disperser », souligne l’ONG.
« Après la mobilisation du 19 janvier, un manifestant a dû être amputé d’un testicule après avoir reçu un coup de matraque à l’entrejambe. Pourtant, il ne présentait aucun danger. D’autres utilisations abusives des matraques ont été signalées », rapporte l’ONG.
Dans un communiqué mardi, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin a souligné « l’indispensable proportionnalité de l’usage de la force et la nécessité de saisir immédiatement les inspections en cas de manquement à la déontologie ». Depuis le 16 mars – date du recours par le gouvernement à l’arme constitutionnelle du 49.3 pour faire passer en force à l’Assemblée nationale sa réforme des retraites –, plusieurs centaines de manifestants ont été interpellés en France, leurs gardes à vue se soldant le plus souvent par un classement sans suite.
Selon Amnesty, le 16 mars, « 292 personnes ont été interpellées et mises en garde à vue » durant la manifestation place de la Concorde à Paris, dont « 283 sont ressorties libres ».
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