La classe politique appelle lundi à faire pression sur le nouveau pouvoir syrien pour protéger les minorités et punir les auteurs des tueries « insoutenables » de près d’un millier de civils, essentiellement de la minorité alaouite dont est issu le clan Assad.
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui s’est entretenu avec son homologue syrien, indique sur X lui « avoir exprimé notre vive inquiétude, notre ferme condamnation des exactions commises contre des civils et notre exigence que les coupables de ces crimes soient punis ».
Le Président syrien par intérim Ahmad al-Chareh a promis dimanche de poursuivre les responsables de « l’effusion de sang de civils », dans une flambée de violences sans précédent depuis la chute de Bachar al-Assad. Celle-ci a été déclenchée par une attaque sanglante le 6 mars de partisans du président déchu contre des forces de sécurité à Jablé, près de la ville de Lattaquié.
Le nouveau pouvoir syrien mis en cause
Les réactions étaient particulièrement vives à droite.
« Après le massacre des minorités chrétiennes et alaouites par des barbares islamistes, ces communautés comptent sur la communauté internationale et en particulier sur la France pour faire cesser ces horreurs », a dénoncé le ministre LR de l’Intérieur Bruno Retailleau sur X.
François Fillon a dénoncé sur X des « massacres perpétrés par des factions djihadistes qui agissent avec la complicité du nouveau pouvoir syrien ». « J’en appelle au président de la République pour agir sur le gouvernement syrien » a-t-il exhorté afin d’empêcher « ce qui pourrait devenir une opération d’élimination systématique des populations alaouites et chrétiennes ».
« Ce qui m’interpelle, c’est que tout le monde s’est félicité de la chute d’un dictateur, dont acte », a commenté le président du RN Jordan Bardella sur France inter, dénonçant le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot « qui a été le premier à se rendre à Damas pour aller se prosterner devant le nouveau régime syrien tenu par les héritiers d’Al-Qaïda et de Daech ».
Éric Ciotti a appelé sur X la France à sortir de la naïveté et à condamner ce régime pour protéger les minorités en danger de mort. Il évoque une « faute historique » du gouvernement macroniste qui « a apporté une caution et une légitimité à la barbarie islamiste qui dirige la Syrie ».
Les populations alaouites et des chrétiennes ciblées
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, a fait état lundi d’un bilan de près de 1000 civils tués depuis le 6 mars. Ces tueries ont eu lieu dans la région de l’ouest peuplée par la minorité alaouite, dont est issu Bachar al-Assad.
« Les zones visées étaient celles des alaouites et des chrétiens. De nombreux chrétiens innocents ont également été tués », a affirmé lors d’un sermon dimanche le patriarche orthodoxe d’Antioche, Jean X, qui n’a pas donné de chiffre précis.
Ni l’OSDH ni les autorités chrétiennes en Syrie n’ont fourni de bilan dans l’immédiat sur le nombre de chrétiens tués dans ces exactions et l’AFP n’a pu dépêcher d’équipe sur place pour des raisons de sécurité.
En France, les massacres ont également été dénoncés au centre et à gauche. Le chef des députés macronistes Gabriel Attal a jugé que « les exactions et les crimes doivent être punis ». Dénonçant « des violences insoutenables contre des civils alaouites et chrétiens », la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a appelé à « garantir la protection des populations ».
À gauche, le maire socialiste de Montpellier Michaël Delafosse a appelé la France et les Européens à être « fermes avec le nouveau pouvoir syrien pour que chaque communauté soit protégée ».
Le Parti Communiste a jugé « impératif que des enquêtes indépendantes soient menées pour identifier et traduire en justice les responsables de ces massacres de masse » et s’interroge de savoir si « des armes françaises ont été utilisées ».
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