Lundi dernier, quatre journalistes de Mediapart dont son directeur de publication ont été convoqués par la police en raison d’un des articles sur l’affaire Benalla publié par le site d’info.
Ces quatre journalistes ont été convoqués « par la police judiciaire à la demande du parquet de Paris pour être interrogés en enquête préliminaire », a rapporté Edwy Plenel sur le site de Mediapart. « Contestant une procédure qui contrevient à l’esprit de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, ils ont fait valoir leur droit au silence », a-t-il ajouté.
Une procédure vivement dénoncée par Edwy Plenel
Pour le cofondateur de Mediapart, ces convocations constituent une nouvelle atteinte à la liberté de la presse de la part du procureur de Paris, quelques mois après une tentative de perquisition dans les locaux du journal en ligne, pour des motifs similaires.
« Dans les deux cas, ce sont nos révélations dans l’affaire Benalla qui ont suscité ce zèle du parquet parisien : pour la perquisition, l’article révélant des enregistrements dont le contenu accable l’ancien collaborateur du président de la République, notamment sur la violation de son contrôle judiciaire ; pour la convocation, l’article révélant que le garde du corps d’Emmanuel Macron, un proche d’Alexandre Benalla, est un spécialiste « de l’effraction et de l’infiltration » », a expliqué le journaliste.
« Malgré la protestation unanime des syndicats et sociétés de journalistes après la perquisition et malgré notre action en responsabilité contre l’État visant à faire condamner cette violation d’une liberté fondamentale, le procureur de la République de Paris s’entête donc à mettre en cause le droit de la presse », a ajouté Edwy Plenel qui voit dans cette quadruple convocation une nouvelle tentative d’installer « un climat de pression sur notre travail d’information et d’intimidation vis-à-vis de nos sources ».
Les extraits sonores dans le collimateur
Fin janvier, Mediapart avait publié des extraits sonores d’une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase datant du 26 juillet, soit quatre jours après leur mise en examen dans l’affaire des violences du 1er mai 2018 et en violation de leur contrôle judiciaire.
Le parquet avait dans les jours suivants ouvert une enquête pour « détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interception de télécommunications ou de conversations » et « atteinte à l’intimité de la vie privée ».
Dans ce cadre, deux magistrats du parquet et trois policiers avaient tenté de perquisitionner les locaux de Mediapart pour se faire remettre les enregistrements, une initiative vivement dénoncée par le site d’information, plusieurs médias et l’opposition comme une atteinte au secret des sources des journalistes.
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