Tous les ans, le 3 mai, la Journée mondiale de la liberté de la presse permet de rappeler les principes fondamentaux de la liberté d’expression et la nécessité d’en protéger son exercice dans le monde. La semaine dernière, le dernier classement sur la liberté de la presse, publié par Reporters sans frontières (RSF), classait la France au 45e rang mondial (soit une chute de sept places par rapport à 2015. La Finlande et les Pays-Bas occupent la tête du classement tandis que sans surprise, les régimes autoritaires tels que la Chine, la Corée du Nord, l’Érythrée ou la Syrie en occupent les dernières places.
L’une des principales causes du recul de la liberté de la presse en France est, selon RSF, l’appropriation des médias par « une poignée d’hommes d’affaires ayant des intérêts extérieurs au champ des médias ». Selon l’ONG, « si la presse est globalement libre et plutôt protégée par la loi, le paysage médiatique français est largement constitué de groupes dont les propriétaires ont d’autres intérêts, qui souvent pèsent beaucoup plus que leur attachement au journalisme. »
La Charte de Munich de 1971, texte de référence adopté par l’ensemble des syndicats de journalistes européens, définit 10 devoirs et 5 droits. En préambule du texte, il est dit que « la responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics ». Est-ce qu’un journaliste est avant tout responsable envers un employeur ayant des intérêts plutôt qu’à des lecteurs qu’il informe ?
L’ère de l’émotion, du commentaire, du raccourci et de la répétition ne joue pas en faveur des journalistes. RSF note dans son étude une hostilité grandissante de la population à l’égard des journalistes. L’ONG cite également l’autocensure des rédacteurs comme raison supplémentaire à la baisse de la liberté d’expression.
« En 2016, la France est tombée au 45e rang mondial de la liberté de la presse. »
-Reporters sans frontières
Le lien entre information et produit commercial est parfois bien assumé, et si une ligne déontologique existe bien dans chaque rédaction, comment distinguer l’autocensure, l’ « infotainment », les actualités présentées comme une surenchère ?
Dans une interview accordée au TéléObs, Ruth Elkrief explique : « On peut parler d’exception sur le produit « information » : il doit être préparé et présenté avec des principes, une rigueur, une déontologie. Mais il reste, en effet, un produit. Ne soyons pas hypocrites. Exemple : entre les deux tours des départementales survient le crash de l’A320. Sur BFMTV, nous ne parlons que de cet événement, j’assume. Cette histoire est fascinante, énorme, en la traitant en priorité nous répondons à une demande ».
Bien des régimes autoritaires musèlent les journalistes à travers le monde. Mais de l’autre côté de l’échiquier, dans notre pays libre, n’est-ce pas une autre forme de pensée unique qu’il faut dénoncer ?
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