« On est là »: le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon a rassemblé dimanche ses militants lors d’un meeting à La Défense, pour se positionner frontalement face à Éric Zemmour et au candidat LR qui sera investi la veille.
Initialement, le meeting était prévu « au lendemain de la désignation du candidat LR » pour « montrer qu’il n’y a pas que la droite qui prépare l’élection présidentielle », explique à l’AFP Manuel Bompard, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, actuellement crédité entre 7,5 et 10% des intentions de vote dans les sondages.
Et l’annonce de candidature d’Éric Zemmour et son meeting le même dimanche à Villepinte, « ça renforce notre position: on est là, il n’y a pas que Zemmour, et il n’y a pas que la droite », résume M. Bompard.
Alors que la gauche part divisée dans la course à l’Elysée, la riposte ne se fera cependant pas sur le nombre. Avec une salle à l’Arche de la Défense pouvant contenir autour de 3.000 personnes, le candidat insoumis ne peut pas rivaliser avec les 19.000 inscrits annoncés chez son adversaire.
Le meeting a été l’occasion de présenter le « parlement de l’Union populaire », un organe de « conseil stratégique et programmatique » pour la campagne, qui réunit 200 personnes, dont une moitié n’est pas membre de LFI mais issue du monde syndical, associatif, culturel. A défaut d’une candidature commune à gauche avec la socialiste Anne Hidalgo et l’écologiste Yannick Jadot, la France insoumise compte sur eux.
Eric Zemmour, « ennemi du genre humain » ?
Dans son discours, le leader LFI a déploré que la France soit plongée dans des « débats absurdes » sur l’immigration et l’insécurité. « Non, la France ce n’est pas l’extrême droite. La France, c’est la sécurité sociale (…), c’est l’école, c’est la justice », a-t-il énuméré. En ajoutant: « On connaissait les ennemis du peuple. On connaît aujourd’hui les ennemis du genre humain, clame Jean-Luc Mélenchon, sous les applaudissements nourris de quelque 3 000 militants réunis à La Défense, dimanche 5 décembre. Eric Zemmour en fait partie. »
Sa remarque n’a pas fait plus de remous dans les grands médias alors qu’il faudrait s’intéresser sur le message envoyé aux sympathisants de l’extrême gauche, habitués à la violence comme arme politique. Quel effet une telle sentence peut avoir sur la sécurité d’un autre candidat à la présidentielle quand on s’adresse ainsi à une foule galvanisée de 3000 militants d’extrême gauche ?
Pour le directeur général de l’institut de sondage Ifop Frédéric Dabi, bien qu’ayant « une très légère avance par rapport aux autres candidats de gauche », Jean-Luc Mélenchon a « une vraie difficulté: celle de faire revenir son électorat de 2017 », où il avait atteint 19% des voix, échouant de justesse aux portes du deuxième tour. « La présidentielle, ce n’est pas seulement une série de mesures, une offre programmatique, c’est une incarnation. Et l’incarnation de Mélenchon est très abîmée. Il inquiète beaucoup », juge M. Dabi.
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