Bonne nouvelle sur le marché de l’emploi en France : en dépit du chômage qui atteint des chiffres record, les perspectives d’embauche des entreprises n’ont jamais été aussi hautes depuis sept ans.
Les secteurs qui embauchent
L’agence publique Pôle Emploi a publié à la mi-avril, en partenariat avec le Crédoc, son étude annuelle sur les « besoins en main d’œuvre » pour 2016. Pour ce faire, plus de 1,6 million d’entreprises ont été contactées avec un questionnaire. Quelque 436 000 entreprises ont répondu en explicitant ainsi leurs besoins en main-d’œuvre et leurs souhaits de recrutement.
Les résultats sont plus qu’encourageants : 1,8 million d’intentions d’embauche, soit une hausse de 5,1% par rapport à 2015. Petit bémol, 40,6% de ces intentions concernent avant tout le secteur saisonnier, lequel connaît une hausse de 8,6% (742 000 projets d’embauche), alors que les emplois à caractère durable n’augmentent que de 2,8% (près de 1,1 million de projets).
Parmi ceux-ci, la part des embauches prévues en CDI ou CDD de plus de 6 mois s’établit à 56,3%, en légère baisse par rapport à 2015 mais en nette hausse par rapport à 2014. Si ce sont les PME de moins de 50 employés qui concentrent 70% des demandes, les plus grandes entreprises connaissent également une hausse de +8% des intentions d’embauche.
Avec 41% de projets d’embauche et une hausse de 4,5% sur un an, c’est le secteur des services qui recrute le plus en France actuellement. S’il concerne avant tout les services à la personne (aides à domicile, restauration) et des métiers à faible qualification, on note tout de même un rebond de demandes d’ingénieurs dans les services aux entreprises.
Le top 15 des métiers les plus recherchés
En témoigne le top 15 des métiers les plus recherchés en France, tous secteurs confondus : travail saisonnier oblige, la plus forte demande concerne l’agriculture avec les viticulteurs, arboriculteurs et cueilleurs (104 405). Suivent ensuite les agents d’entretien de locaux (y compris ATSEM) (82 003) ; les professionnels de l’animation socioculturelle (77 657) ; les serveurs de cafés, de restaurants (commis) (74 374) ; les aides, apprentis et employés polyvalents de cuisine (70 793) ; les agriculteurs salariés, ouvriers agricoles (61 675) ; les aides à domicile et aides ménagères (53 400) ; les aides-soignants (médico-psycho., auxiliaires de puériculture…) (46 332) ; les ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires (45 643) ; les artistes (musique, danse, spectacles, professeurs) (40 738) ; les employés de libre-service (39 070) ; les cuisiniers (37 575) ; les employés de l’hôtellerie (35 151) ; les vendeurs (habillement, articles de luxe, sport, loisirs, culture) (33 048) ; les ingénieurs, cadres études et R&D informatique (31 584).
Sans surprise, le bassin d’emploi où les embauches sont les plus élevées demeure l’Île-de-France avec plus de 320 000 intentions d’embauche. Les régions françaises ne sont pas non plus en reste avec 240 000 projets d’embauche dans le bassin lyonnais, 190 000 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 180 000 en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.
Pôle Emploi, interlocuteur privilégié des entreprises ?
L’étude 2016 révèle que Pôle Emploi demeure un lien incontournable entre les entreprises et les demandeurs d’emploi. Les entreprises déposent d’abord leur annonce à Pôle Emploi. La simplicité et la proximité des services (80,7%), l’importance et le nombre des candidats contactés (76,4%) ou la gratuité des services (75,7%) en sont autant de raisons.
Pourtant, selon un rapport du Centre d’Études de l’Emploi (CEE), peu de candidats à l’embauche (7%) trouveront un emploi grâce à ces annonces, du fait de l’ « autocensure » que se mettent les candidats après avoir lu l’annonce, laquelle selon eux, ne correspond pas à leurs critères ou exige des qualifications et de l’expérience qu’ils ne possèdent pas. Au final, les candidatures spontanées et les relations professionnelles représentent plus de deux tiers des embauches.
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