Meurtre d’Élias, 14 ans, à Paris : ce que l’on sait des deux mineurs incarcérés

Par Epoch Times avec AFP
28 janvier 2025 08:50 Mis à jour: 28 janvier 2025 08:58

Deux mineurs de 16 et 17 ans ont été mis en examen dans l’enquête sur la mort d’un adolescent de 14 ans, poignardé vendredi soir à Paris en sortant de son entrainement de foot pour avoir résisté au vol de son portable, une agression qui a suscité de nombreuses réactions.

Les deux garçons ont été mis en examen pour « extorsion avec violences ayant entraîné la mort sur Élias B., et violences volontaires sur mineur de quinze ans sans incapacité sur son ami », a précisé le parquet. Ils ont dans la foulée été placés en détention provisoire.

Vendredi peu avant 20h00, l’adolescent sortait de son entraînement de football au stade Jules Noël, dans le sud du XIVe arrondissement, près du périphérique, lorsque les deux mineurs lui ont réclamé son portable.

En réponse à son refus, un violent coup de couteau lui a été porté à l’épaule, avaient relaté une source policière et le parquet. Un ami, qui était avec lui, « a effectué les gestes de premiers secours et permis d’identifier les agresseurs », avait précisé le ministère public.

Conduit à l’hôpital avec un pronostic vital engagé, la victime est décédée samedi midi.

Un des deux mineurs a avoué

Les deux mineurs, résidant dans le XIVe arrondissement, ont été interpellés peu de temps après les faits et placés en garde à vue. Selon le préfet de police, Laurent Nuñez, interrogé sur RTL lundi matin, « l’un a reconnu la tentative d’extorsion et le coup de couteau mortel ».

Le vol de portable « était le seul mobile et il ne connaissait « probabl ement pas » la victime, a souligné le préfet.

Les deux mineurs étaient connus de la justice, selon le parquet.L’un avait fait l’objet d’une mesure éducative judiciaire en décembre 2023 pour des faits de vols et extorsion.

Interdiction de contact

Ils avaient tous les deux été présentés à la justice le 30 octobre 2024 pour des faits de vol commis avec violence, et ils avaient interdiction de contact entre eux.

L’enquête, ouverte initialement pour « tentative d’homicide sur mineur de moins de 15 ans et extorsion avec arme », a été requalifiée samedi en « extorsion suivie de mort, crime faisant encourir la perpétuité », d’après le parquet.

Les investigations sont menées par le 3e district de la police judiciaire parisienne.

La mort d’Élias B. a suscité de nombreuses réactions depuis samedi.

Son club de foot, le PO, a exprimé sur son site et ses réseaux sociaux son « immense douleur » après le décès de ce joueur U15 (moins de quinze ans), victime d’« une épouvantable agression ».

La maire écologiste de l’arrondissement, Carine Petit, a dit sur BFMTV avoir reçu « des signaux d’alerte, il y a un peu plus d’un an » concernant « un petit groupe de jeunes (qui) rentrait dans le centre sportif, agressait, violentait ou menaçait de manière plus ou moins grave » les habitués du stade.

L’élue a précisé avoir « apporté des réponses » à cette situation, mais ces mesures « n’ont pas suffi » pour les deux mineurs, a-t-elle relevé.

Dans un communiqué, la sénatrice LR et ancienne ministre Marie-Claire Carrère-Gée, élue de l’arrondissement, a dénoncé « la ghettoïsation de tant de quartiers du 14e ». Pour elle, Carine Petit et la maire PS de Paris Anne Hidalgo se voilent « la face sur la grave insécurité qui y règne ».

« Des instructions de politique pénale » données aux procureurs

Le préfet Nuñez a de son côté déploré « une montée en gamme, une montée en puissance, de la violence chez les mineurs, qui devient insupportable ». Pour « certaines catégories de faits, je pense notamment aux vols (avec) violences dans l’agglomération parisienne, un tiers des mis en cause sont des mineurs », a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est dit, lui, « horrifié par cette violence gratuite, résultat d’une perte de repères et de l’effondrement de l’autorité » samedi sur X et a dénoncé un acte « de barbares ».

Pour sa part, le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a réuni lundi l’ensemble des procureurs « afin de leur donner les instructions de politique pénale » en réponse aux récents « faits de violences inacceptables.

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