Donald Trump a exprimé vendredi un certain optimisme sur la possibilité de parvenir à un accord avec le Mexique pour juguler les arrivées d’immigrés clandestins aux Etats-Unis, tout en confirmant qu’en l’absence de percée, il imposerait lundi des taxes douanières punitives.
« Si nous sommes en mesure de boucler l’accord avec le Mexique, et il y a une bonne chance que nous y arrivions, alors ils commenceront immédiatement à acheter beaucoup de produits agricoles », a tweeté le président des Etats-Unis. « Si nous n’arrivons pas à un accord, le Mexique va commencer à payer les tarifs de 5% dès lundi », a-t-il toutefois menacé, depuis l’avion présidentiel Air Force One qui devait le ramener dans l’après-midi à Washington depuis l’Europe où il a assisté aux commémorations du Débarquement de 1944.
Sa porte-parole Sarah Sanders avait déjà affirmé que la Maison Blanche comptait toujours, en l’état, imposer ces taxes, tout en évoquant des « progrès » dans les négociations. « Les réunions se passent bien, mais à l’heure actuelle, nous nous dirigeons toujours vers des taxes lundi », a-t-elle insisté. Les négociations, qui durent depuis le début de la semaine, ont repris vendredi matin au département d’Etat à Washington, où le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard rencontrait plusieurs représentants de la diplomatie américaine.
Le milliardaire républicain, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une de ses priorités, accuse le Mexique de ne rien faire ou presque pour freiner le passage sur son sol de migrants d’Amérique centrale qui finissent par entrer clandestinement aux Etats-Unis. Malgré les réticences des milieux économiques américains et de certains de ses alliés républicains, Donald Trump a donc décidé d’appliquer dès lundi une taxe de 5% sur tous les biens provenant du Mexique, qui pourrait augmenter progressivement jusqu’à 25% le 1er octobre.
La Maison Blanche prévoit de déclarer officiellement dès vendredi que ces tarifs entreront en vigueur lundi, a dit aux journalistes le chef de cabinet du vice-président Mike Pence, Mark Short. « Mais le président peut, si les négociations continuent à bien avancer, l’annuler au cours du week-end », a-t-il précisé. Soucieux d’éviter l’exécution de cette menace, qui serait très dommageable pour les économies des deux pays, Mexico a dépêché une délégation à Washington et multiplie les gestes de bonne volonté.
Les autorités mexicaines se sont ainsi engagées à renforcer la surveillance à leur frontière sud, avec le Guatemala, en déployant 6.000 gardes nationaux. Elles ont aussi gelé les comptes bancaires de passeurs présumés et renvoyé une centaine de Honduriens dans leur pays. Mercredi, elles avaient bloqué l’avancée d’un cortège d’environ 1.200 migrants qui venaient d’entrer au Mexique depuis le Guatemala, en interpellant environ 400.
« Aujourd’hui, nous sommes vendredi, et le dialogue se poursuit, et nous pouvons parvenir à un accord. Je suis optimiste », a dit le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador. « Aucune des parties n’a quitté la table. Il est positif que les communications, le dialogue, se poursuivent », a-t-il ajouté, en glissant qu’il comptait bien rester « ami » de Donald Trump.
Dans l’Etat du Chiapas, dans le sud du pays, des journalistes de l’AFP ont constaté une plus grande présence policière et militaire sur les routes empruntées par les migrants. Mais le cœur des négociations porte sur une réforme des règles d’asile: Washington souhaite pouvoir renvoyer vers le Mexique les demandeurs d’asile centraméricains et que leur dossier soit traité par son voisin.
« Ce n’est pas un sujet qui va se résoudre par la force », a affirmé M. Lopez Obrador, précisant que la garde nationale était censée « aider à raccompagner les migrants dans leur retour » chez eux. Le Mexique « fait son travail » sur l’immigration tout en « prenant soin de respecter les droits humains et de s’attaquer au problème de fonds, qui est le manque d’opportunités » en Amérique centrale, a souligné le président mexicain.
La grande majorité des 144.000 migrants arrêtés ou refoulés en mai à la frontière sud des Etats-Unis étaient originaires du Honduras, du Salvador ou du Guatamela, pays parmi les plus pauvres et les plus violents du continent. A l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, seuls 20.000 migrants étaient arrêtés chaque mois à la frontière.
D.C avec AFP
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.