La superstar de l’athlétisme Usain Bolt livre samedi l’ultime bataille de sa prodigieuse carrière sur 100 m, lors des Mondiaux-2017 à Londres, avec la féroce ambition de s’offrir une sortie digne de sa légende.
Derniers tours de piste
Le moment tant attendu est arrivé. Sur les coups de 21h45 locales (20h45 GMT), le public du stade olympique aura le privilège d’admirer une dernière fois le large sourire et les foulées supersoniques de l’astre du sprint au départ d’une finale individuelle. Celui qui a régné sans partage durant 9 années sur les deux distances-reines (100 et 200 m) rêve d’adieux par la grande porte et d’un 12e sacre mondial (un record), pour asseoir encore un peu plus sa place dans l’Histoire du sport.
Invaincu depuis 2008 dans une grande compétition, l’octuple champion olympique de 30 ans ne veut surtout pas subir une défaite qui viendrait gâcher un palmarès exceptionnel. Il l’a dit et répété depuis son arrivée dans la capitale britannique: il est « prêt à 100% » pour montrer qu’il reste « imbattable et inarrêtable ».
Comme d’habitude, le public plébiscitera le Jamaïcain vers qui convergeront forcément tous les regards. Mais Bolt a appris à gérer cette pression depuis tellement longtemps que le risque de le voir submergé par l’émotion ou tétanisé par l’enjeu de cette soirée pas comme les autres est très faible. Il reste l’implacable dimension sportive, qui fait de ce 100 m une course plus ouverte qu’auparavant.
La relève assurée ?
Alors que le recordman du monde du 100 m (9 sec 58) et du 200 m (19 sec 19) a redémarré tardivement la machine en 2017, se lançant dans une mini-tournée d’adieux, la concurrence a sérieusement aiguisé ses pointes. Là où le Jamaïcain s’est contenté de trois petites sorties avant les Mondiaux avec un seul passage sous les 10 secondes (9 sec 95, le 21 juillet à Monaco), d’autres ont occupé l’espace et débarqué à Londres pour faire tomber l’icône.
Bolt retrouvera sur sa route son dauphin des JO-2016, Justin Gatlin, revenu au premier plan à 35 ans après quatre années de suspension pour dopage. Mais il devra tout autant se méfier de son compatriote Yohan Blake, toujours aux avant-postes, et des deux jeunes bolides Christian Coleman (21 ans), meilleur performeur mondial de 2017 (9 sec 82), et Akani Simbine (23 ans). Des adversaires bien décidés à empêcher Bolt de rire aux éclats à l’arrivée et d’effectuer son si célèbre geste de victoire, un bras tendu vers le ciel. Il restera ensuite le relais 4×100 m, dont la finale est prévue le 12 août, pour applaudir une dernière fois Sa Majesté Bolt avant sa retraite dorée.
L’athlétisme devra alors se trouver une nouvelle tête d’affiche. Il ne sera pas aisé de dénicher l’oiseau rare, mais un homme est déjà sur les rangs pour assurer la relève: Wayde Van Niekerk. Comme un subtil passage de témoin, le Sud Africain (25 ans), engagé dans la quête d’un doublé 200-400 m seulement réussi par l’Américain Michael Johnson (Mondiaux-1995, JO-1996), entame samedi les séries sur le tour de piste. Champion du monde, champion olympique et recordman du monde (43 sec 03), Van Niekerk est intouchable sur sa distance de prédilection mais c’est surtout sa polyvalence sur les trois épreuves du sprint (100, 200 et 400 m) qui impressionne et pourrait marquer les esprits à l’avenir.
Son compatriote Luvo Manyonga, 2e des JO-2016 à la longueur, pourrait toutefois être le premier à apporter une médaillé d’or à une Afrique du Sud carnassière surtout en l’absence de son bourreau de Rio, l’Américain Jeff Henderson.
Sur le 10.000 dames, l’Ethiopienne Almaz Ayana, qui avait établi le record du monde (29.17:45) en ouverture des Jeux l’an dernier, partira favorite. Ce sera juste avant l’ultime récital de Bolt sur 100 m…
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