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Mort en prison d’Yvan Colonna, « assassin » du préfet Érignac : l’État condamné à verser 75.000 euros à ses héritiers

février 18, 2025 15:53, Last Updated: février 18, 2025 16:09
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L’État a été condamné mardi par la justice administrative à payer 75.000 euros aux héritiers d’Yvan Colonna pour des « manquements fautifs de l’administration pénitentiaire », après l’agression mortelle du militant corse par un codétenu à Arles en 2022.

« Après avoir relevé des dysfonctionnements majeurs dans l’organisation et le fonctionnement du service, le tribunal retient certains manquements fautifs de l’administration pénitentiaire comme le défaut de surveillance des détenus et le défaut d’inscription du codétenu, auteur de l’agression, en quartier d’évaluation de la radicalisation », écrit le tribunal administratif de Marseille dans un communiqué.

« C’est une vraie victoire de la reconnaissance des fautes de l’administration qui sont en lien direct avec l’agression et le décès d’Yvan Colonna », a réagi Me Patrice Spinosi, avocat de la famille, sollicité par l’AFP.

Accord transactionnel

Il y avait déjà eu un accord transactionnel entre l’État et la famille avec le versement d’un peu plus de 200.000 euros, rappelle Me Spinosi. Cette fois, il s’agissait d’un autre volet, porté non pas au nom des héritiers mais au nom d’Yvan Colonna lui-même, pour établir son préjudice.

L’État proposait 40.000 euros mais la famille a refusé cette proposition et a donc saisi la justice administrative pour réclamer 200.000 euros. Au final, le tribunal a suivi les conclusions du rapporteur public et a condamné l’État à verser 75.000 aux héritiers directs en réparation des préjudices propres subis par Yvan Colonna « liés à l’angoisse de sa mort imminente et un sentiment d’abandon de ne pouvoir ainsi échapper à son agresseur ».

Classé détenu particulièrement signalé

Yvan Colonna, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Érignac en 1998, a été violemment agressé le 2 mars 2022 dans la salle de sports de la prison d’Arles par Franck Elong Abé, un détenu radicalisé condamné notamment dans un dossier terroriste. Il est décédé des suites de ses blessures deux semaines plus tard.

Au moment des faits, Franck Elong Abé était classé détenu particulièrement signalé (DPS) depuis novembre 2015 en raison de sa « grande dangerosité », de « son instabilité » et de « la persistance de son comportement violent », selon des documents d’enquête. Il purgeait alors plusieurs peines, dont une de neuf ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs terroriste, et était libérable en décembre 2023.

L’individu le plus recherché de France

Yvan Colonna avait assassiné par arme à feu à 21h15 le préfet de Corse et de Corse-du-Sud, Claude Érignac, alors qu’il dépose sa femme devant un théâtre du centre-ville d’Ajaccio dans la soirée du 6 février 1998, selon La Croix. M. Érignac est le premier préfet français à subir ce sort et le premier haut fonctionnaire français tué en Corse dans l’exercice de ses fonctions.

Photo non datée de Claude Érignac (à dr.), préfet de la région Corse, dans les rues d’Ajaccio avec le ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement (à g.). Claude Érignac a été abattu le 06 février 1998 à Ajaccio, de trois balles dans la tête. (Photo TOUSSAINT CANAZZI/AFP via Getty Images)

En cavale pendant quatre ans, Yvan Colonna est l’individu le plus recherché de France. Son interpellation le 4 juillet 2003 sera annoncée par le Président Nicolas Sarkozy, traitant alors Yvan Colonna d’« assassin ». Yvan Colonna portera plainte contre le président, l’accusant de ne pas avoir respecté la présomption d’innocence, rapporte également La Croix. Mais la justice tranchera en faveur de Nicolas Sarkozy.

Portrait d’Yvan Colonna, assassin de l’ex-préfet de Corse Claude Érignac, pris après son arrestation le 04 juillet 2003 en Corse-du-Sud dans une bergerie à Porto-Pollo près de Propriano, après plus de quatre ans de fuite. (Photo -/AFP via Getty Images)
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