ÉLECTIONS AMéRICAINES

Élection 2020 aux États-Unis : un mystère plane autour de milliers de formulaires d’inscription électorale au Michigan

septembre 2, 2023 13:14, Last Updated: septembre 2, 2023 13:14
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Deux semaines avant les élections de 2020, une femme a déposé plus de 10.000 formulaires d’inscription électorale auprès d’une greffière municipale de Muskegon, une ville du Michigan.

Le nombre de formulaires a mis la puce à l’oreille à Ann Meisch, la greffière municipale. Près de 4000 habitants de la ville en âge de voter n’étaient pas inscrits sur les listes électorales.

Mme Meisch a appelé la police, déclenchant une enquête de la police de l’État du Michigan. Un rapport de police datant du 26 octobre 2020, relatif à l’enquête, a récemment fait surface après que les législateurs de l’État du Michigan l’ait obtenu par le biais d’une demande d’accès à l’information.

À l’époque, Brianna Hawkins, la femme ayant remis les formulaires, était employée par GBI Strategies, une entreprise extérieure qui s’efforçait d’augmenter la participation électorale démocrate dans les centres urbains des États clés pour aider le candidat de l’époque, Joe Biden, à vaincre le président Donald. Selon le rapport de police, interrogée par les enquêteurs du département de police de Muskegon, Mme Hawkins a déclaré que son travail consistait à enregistrer les électeurs et à les aider à obtenir des bulletins de vote par correspondance.

Phil O’Halloran et Lori Skibo, responsables du Parti républicain de l’État, ont obtenu le rapport de police. M. O’Halloran a fourni un exemplaire à Epoch Times.

Un article rédigé par un service de vérification des faits connu aux États-Unis a contesté les narratifs des médias de droite sur l’épisode de Muskegon.

« Alors que le nombre total de formulaires d’inscription soumis par cette personne peut atteindre 12.500, très peu d’entre eux ont été jugés frauduleux », a déclaré le fact-checker  (vérificateur de faits).

« À la page 3 du rapport de la police de l’État du Michigan, on peut lire que Mme Meisch a remis 42 formulaires présumés frauduleux à l’agent Foster [de la police de Muskegon] pour qu’il les examine. »

Le fact-checker n’a pas indiqué que les 42 demandes constituaient un échantillon.

Alors président, Donald Trump, sourit lors d’un rassemblement MAGA (« Make America Great Again ») à Grand Rapids, dans le Michigan, le 28 mars 2019. (Charlotte Cuthbertson/The Epoch Times)

Contrôler les fact-checkers

Cependant, les chiffres racontent une autre histoire et soulèvent une question : si seulement 42 demandes d’inscription frauduleuses présumées ont été soumises à la greffière municipale, pourquoi n’a-t-elle pas enregistré le reste du lot ?

En 2020, la population de la ville de Muskegon s’élevait à 38.309 habitants, selon le Bureau du recensement des États-Unis.

Parmi eux, 29.800 personnes étaient en âge de voter.

Mme Meisch a déclaré à Epoch Times dans un courriel du 10 août qu’en 2019, 25.957 personnes étaient inscrites sur les listes électorales de la ville. En 2020, le nombre de personnes inscrites sur les listes électorales a augmenté de 2077 pour atteindre 28.034.

Cela signifie que le nombre de personnes en âge de voter, et non inscrites sur les listes électorales avec lequel Mme Hawkins devait travailler, n’était que de 3843.

Mme Hawkins a déposé progressivement plus de 10.000 formulaires d’inscription par lot, ce qui laisse supposer que des milliers de formulaires n’ont jamais été inscrits sur les listes électorales de la ville.

« Même un observateur occasionnel peut facilement voir que quelque chose ne va pas. Les chiffres ne concordent pas. Le nombre de formulaires d’inscription remis par une seule personne représente un tiers de la population de la ville », a déclaré M. O’Halloran à Epoch Times.

La greffière est subitement « incapable de parler »

Epoch Times a ensuite contacté la greffière municipale pour lui poser deux autres questions : d’où venaient les formulaires d’inscription des électeurs remplis et déposés par Mme Hawkins, et ces formulaires supplémentaires rejetés par son bureau sont-ils sous sa garde ?

En d’autres termes, qu’est-il advenu des 10.423 formulaires d’inscription qui n’ont pas abouti à l’inscription d’une personne sur les listes électorales de la ville ?

Mme Meisch a répondu dans un courriel daté du 13 août : « Je ne peux pas parler des faits de l’affaire pour le moment. Je suis désolée de ne pas pouvoir vous aider davantage ».

Selon le rapport de police de 2020, Mme Meisch a déclaré aux autorités que certaines des irrégularités trouvées sur les formulaires d’inscription des électeurs soumis par Mme Hawkins comprenaient des adresses invalides ou inexistantes, des numéros de téléphone erronés, des signatures qui ne correspondaient pas à celles des dossiers existants, et de nombreux formulaires qui semblaient avoir été remplis et signés par la même main.

Des partisans du président Donald Trump se rassemblent au Capitole de l’État du Michigan à Lansing après que le candidat démocrate Joe Biden a été déclaré vainqueur des élections de 2020, le 7 novembre 2020. (Seth Herald/AFP via Getty Images)

Seize grands électeurs du GOP pour 2020, légalement désignés par le Parti républicain du Michigan pour voter au collège électoral en faveur du président Trump s’il remportait l’État, ont été inculpés en juillet par le procureur général du Michigan, Dana Nessel, une démocrate, pour fraude, car ils auraient sciemment et délibérément avancé la « fausse allégation » selon laquelle il y aurait eu une fraude électorale à grande échelle dans l’État au cours de l’élection présidentielle de 2020.

M. O’Halloran a affirmé à Epoch Times qu’il espérait que la révélation de l’affaire de Muskegon contribuerait à disculper ces électeurs républicains. Il a qualifié de « cruelle ironie » le fait que Mme Nessel, qui, selon lui, semble avoir contribué à enterrer « une enquête d’État sur ce qui semble être une véritable falsification de documents électoraux », poursuive « 16 innocents du Michigan pour une ‘falsification’ inventée dans une affaire qui repose sur l’affirmation du procureur général selon laquelle il n’y avait ‘aucune preuve de fraude’ ».

Les avocats de certains de ces 16 électeurs de Trump soutiennent que leurs clients se sont simplement positionnés comme des substituts prêts à intervenir légalement si les enquêtes en cours sur la fraude électorale déterminaient que le président Trump avait remporté l’État du Michigan en 2020.

« Les choses sont très différentes aujourd’hui »

M. O’Halloran, président du comité d’intégrité électorale du parti de l’État, a déclaré à Epoch Times lors d’une interview le 21 août que lui et Mme Skibo ont été motivés dans leurs efforts par la présidente du Parti républicain de l’État, Kristina Karamo, qui les a encouragés à « rechercher les faits, à s’assurer qu’ils sont légitimes ».

Mme Skibo a indiqué à Epoch Times que c’est un délégué républicain de Muskegon qui a attiré l’attention sur l’incident de 2020.

« Cette personne a vu que quelque chose n’allait pas et a fait quelque chose pour y remédier », a-t-elle déclaré.

Aujourd’hui à la tête de l’opération de contestation des bureaux de vote pour le parti de l’État, Mme Skibo se souvient de sa propre expérience en tant que déléguée de circonscription et contestatrice bénévole au centre de comptage des votes de Détroit en 2020.

« Après avoir constaté toutes les irrégularités cette nuit-là, j’ai vraiment cru qu’une équipe d’avocats du Parti républicain allait se présenter le lendemain matin pour exiger des réponses. Je me souviens à quel point j’étais en colère lorsque les responsables républicains du Michigan n’ont absolument rien fait », a-t-elle déclaré.

« Les choses sont très différentes aujourd’hui que nous avons un parti véritablement dirigé par la base. »

Les actions des deux hauts responsables du Parti républicain du Michigan constituent un changement radical par rapport à la position adoptée précédemment par un panel sénatorial dirigé par le GOP. Ce dernier a publié un rapport en juin 2021 dans lequel il déclarait que son enquête n’avait révélé « aucune fraude systématique » lors des élections de 2020.

Qu’est-il advenu de l’enquête de Muskegon ?

Les participants à l’enquête de Muskegon en 2020 étaient la police de la ville de Muskegon, la police de l’État du Michigan, le bureau du procureur général du Michigan, des représentants du bureau du secrétaire d’État du Michigan et, selon les dossiers de la police de l’État du Michigan, le FBI.

Le 14 août, Epoch Times a demandé au service de presse national du FBI si le bureau enquêtait actuellement ou avait déjà enquêté sur l’affaire de Muskegon et, dans l’affirmative, quel était l’état d’avancement ou le résultat de cette enquête.

Le FBI n’a pas répondu à l’heure où nous mettons publions.

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