Bien connu de la justice, le suspect avait pu être appréhendé par un équipage de la BAC peu après les faits malgré la présence d’une dizaine d’individus hostiles à l’intervention des policiers.
Les faits ont eu lieu dans la soirée du jeudi 16 juillet route de Carquefou, près du stade de la Beaujoire, à Nantes (Loire-Atlantique). Vers 21 h, une femme de 33 ans malvoyante qui circulait en fauteuil roulant avec son chien guide avait été agressée par un individu voulant lui dérober son téléphone portable.
Le malfrat s’était mis en travers de la route pour bloquer le fauteuil de la victime. Il avait ensuite tenté d’arracher le téléphone portable, accroché au cou de la jeune femme par un cordon. Ne parvenant pas à dérober l’appareil, il avait utilisé un briquet pour faire fondre le cordon.
Le voyou avait ensuite pris la fuite avec le téléphone portable en crachant sur la victime à plusieurs reprises. Des personnes ayant assisté à la scène avaient prévenu la police. Malgré la présence d’une dizaine d’individus hostiles, les agents de la Brigade anticriminalité (BAC) avaient pu appréhender le suspect, caché entre deux poubelles, grâce à la description fournie par les témoins.
Le téléphone portable de la jeune femme avait été retrouvé sous l’une des poubelles à côté de laquelle le mis en cause avait tenté de se dissimuler.
Âgé de 38 ans, Farid G. a été jugé le lundi 20 juillet dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, rapportent les journalistes du Parisien. Bien connu de la justice, le prévenu avait déjà été condamné à 27 reprises avant l’audience.
Devant le tribunal correctionnel de Nantes, il a nié avoir volé le téléphone portable de la plaignante, affirmant qu’il l’avait seulement « ramassé par terre » tandis que l’appareil était « à deux mètres » de la trentenaire. Il n’a toutefois pas été en mesure d’expliquer pourquoi il avait jugé bon de se dissimuler derrière des poubelles au moment de l’intervention des agents de la BAC.
« Contrairement à ce qui a pu être dit dans un premier temps, ma cliente n’est pas aveugle : malgré une grosse myopie, qui lui fait porter de grosses lunettes, elle a très bien vu qui l’avait agressée », a déclaré l’avocate de la victime pendant l’audience.
Au moment des faits, la jeune femme promenait son chien guide, l’auxiliaire qui l’assiste en temps normal étant « en arrêt maladie ». « Elle a été vraiment spectatrice de son vol : déjà qu’elle est enfermée dans son corps, on est venu l’entraver », a souligné son avocate.
12 mois de prison ferme avec maintien en détention
Lui-même bénéficiaire de l’Allocation adulte handicapé (AAH), Farid. G est un ancien toxicomane qui s’est vu délivrer une prescription pour un traitement de substitution à l’héroïne d’après Le Parisien.
Pour Me Yann Chaumette, l’avocat du prévenu, le discernement de son client aurait été altéré, voire aboli au moment de l’agression du fait de problèmes psychiatriques.
« Le parquet s’est empressé de déférer mon client, sans procéder à une expertise psychiatrique », a ainsi regretté Me Chaumette. Et l’avocat d’ajouter : « Même si c’est le choix de mon client de ne pas solliciter d’expertise, je pense que sa place est en hôpital psychiatrique. »
Une « spéculation tout à fait audacieuse » pour le procureur de la République de Nantes, qui a pour sa part dénoncé des « faits odieux ».
Dans son réquisitoire, il demandera d’ailleurs au tribunal de condamner l’accusé à une peine de 20 mois de prison ferme avec maintien en détention assortie d’une interdiction de séjour dans la cité des ducs de Bretagne.
« Monsieur a vraisemblablement des problèmes psychiatriques, mais il voit très bien de quoi on parle : il conteste les faits, car il sait qu’ils sont très graves », a observé le magistrat.
Le tribunal correctionnel de Nantes a finalement condamné Farid G. à une peine de 12 mois de prison ferme avec maintien en détention.
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