Emmanuel Macron a demandé mercredi au gouvernement de « déclarer l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie » face aux émeutes qui ont fait quatre morts dont un gendarme, a annoncé l’Élysée dans un communiqué.
« Toutes les violences sont intolérables et feront l’objet d’une réponse implacable pour assurer le retour de l’ordre républicain », a ajouté la présidence à l’issue d’un conseil de défense et de sécurité nationale. Le chef de l’État a donc « demandé que le décret visant à déclarer l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie soit inscrit à l’ordre du jour du Conseil des ministres qui se réunira à 16h30 », a-t-elle précisé.
La droite et la droite nationaliste avaient pressé ces dernières heures l’exécutif de décréter l’état d’urgence dans l’archipel. « La Nouvelle-Calédonie est en état de guerre. L’État ne doit pas reculer : après trois référendums, il est hors de question de laisser la violence l’emporter sur la démocratie. Le gouvernement doit déclencher immédiatement l’état d’urgence pour rétablir l’ordre et la sécurité.« , a déclaré M. Bellamy (LR) sur X. Marine Le Pen a écrit sur X que « la gravité des violences qui se déroulent en Nouvelle-Calédonie nécessite la proclamation de l’état d’urgence ».
Quatre morts dont un gendarme
Le Président Macron a réaffirmé lors de cette réunion « sa solidarité avec l’ensemble des Calédoniens et a remercié les forces de sécurité particulièrement mobilisées pour protéger et soutenir la population ». Il a « exprimé sa vive émotion après le décès de trois personnes, alors qu’un gendarme vient d’être très grièvement blessé », selon le communiqué. Le gendarme mobile d’une vingtaine d’année dont le pronostic vital était engagé, est décédé mercredi.
Un précédent bilan faisait état de deux morts au cours des émeutes qui ont secoué l’archipel pendant deux nuits consécutives. Le territoire ultramarin du Pacifique est confronté à une fronde des indépendantistes contre une réforme électorale votée par le Parlement.
« Le président de la République a rappelé la nécessité d’une reprise du dialogue politique et a demandé au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer d’inviter rapidement les délégations calédoniennes à Paris », a encore dit l’Élysée.
Le Premier ministre, Gabriel Attal, a précisé peu après devant l’Assemblée nationale qu’il proposerait une date « dans les prochaines heures pour les recevoir à Matignon en compagnie » de son ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin.
Il a assuré vouloir « construire » une « solution politique globale ». Pour autant « la priorité, c’est de retrouver l’ordre, le calme et la sérénité », a-t-il répété en rendant hommage à « l’ensemble des forces de sécurité ».
Traditionnellement géré par le chef du gouvernement, le dossier de la Nouvelle-Calédonie était passé depuis 2020 sur le bureau du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, mais plusieurs voix ont réclamé ces derniers jours que le Premier ministre s’en saisisse à nouveau.
La crise actuelle est liée à l’adoption, dans la nuit de mardi et mercredi par l’Assemblée nationale à la suite du Sénat, d’une révision constitutionnelle réformant le corps électoral pour le scrutin provincial en Nouvelle-Calédonie, dont les indépendantistes ne veulent pas. Ce texte doit encore être adopté par le Parlement réuni en Congrès.
Dans la nuit, Emmanuel Macron avait fait savoir qu’il convoquerait le Congrès « avant la fin juin » pour entériner cette réforme à moins qu’indépendantistes et loyalistes ne trouvent d’ici là un accord sur un texte plus global.
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