L’association animaliste L214 a annoncé mercredi avoir de nouveau porté plainte contre un abattoir du groupe Bigard en Bourgogne, dénonçant une situation « toujours alarmante » malgré une première alerte lancée en avril, qui avait mené à un contrôle des services de l’État.
« Le 28 mai, sur 132 animaux abattus, 92 montrent des signes de conscience évidents au moment de leur mise à mort », contrairement à la réglementation en vigueur contre la souffrance animale, affirme L214 dans un communiqué assorti d’une vidéo aux images crues.
« La situation est toujours aussi alarmante » à l’abattoir Bigard à Venarey-les-Laumes (Côte-d’Or), estime l’association adepte des vidéos et actions chocs contre la maltraitance animale.
Mauvais traitements
En abattage sans étourdissement, pour la viande halal ou casher et où l’immobilisation doit être maintenue jusqu’à l’état d’inconscience, « des bovins tout juste égorgés sont relâchés du box de saignée encore conscients et donc sensibles à la douleur. Ils se débattent sur la table d’affalage ou une fois suspendus par une patte », accuse l’association.
En abattage avec étourdissement, soit la mise à mort classique qui impose que les animaux soient inconscients au moment de la saignée, « des animaux reprennent conscience après l’étourdissement au pistolet à tige perforante », dénonce-t-elle.
Ce site du géant de la viande avait déjà fait l’objet d’inspections à la demande de la préfecture, après la publication d’une première vidéo par L214 en avril. Suite à ces contrôles, aucune « anomalie de fonctionnement » n’avait été relevée, avait indiqué la préfecture le 18 avril, mais « des manquements concernant la sécurisation du procédé d’abattage rituel » avaient été constatés. L’abattoir avait été mis en demeure de les corriger dans un délai maximal de 15 jours.
Interrogée par l’AFP, la préfecture de Côte-d’Or a assuré qu’un contrôle effectué en mai a permis de constater que les mesures correctives « ont bien été mises en place par l’exploitant ». « La nouvelle vidéo diffusée par L214 est en cours d’analyse », ajoute-t-elle.
L214 demande la « fermeture immédiate »
Les nouvelles souffrances que l’association dit avoir constatées montrent « l’incapacité du groupe Bigard et des services vétérinaires de l’État à faire respecter la réglementation pour limiter la souffrance des animaux », selon L214, par ailleurs opposée à l’exploitation des animaux.
L’association a déposé une nouvelle plainte contre l’abattoir, réitérant sa demande de « fermeture immédiate ». Le procureur de la République de Dijon, Olivier Caracotch, a confirmé à l’AFP la réception, mardi, d’une « plainte complémentaire », actuellement « en cours d’analyse ».
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