De nombreuses familles de gens du voyage ont refusé de s’installer sur le site prévu pour accueillir leurs caravanes au motif que le prix du séjour serait désormais trop élevé.
Amorcé cet été, le bras de fer entre les gens du voyage et les responsables de l’Agglomération de la région de Compiègne (ARC) continue. Il y a quelques semaines, l’ARC avait déjà dû couper l’eau et l’électricité de l’aire d’accueil de Jaux – une commune d’un peu plus de 2000 habitants située à moins de cinq kilomètres au sud-ouest de Compiègne – afin de déloger les occupants pour pouvoir procéder aux travaux annuels de remise en état du site inauguré en 2008.
Chaque année, l’ARC consacre en effet plusieurs dizaines de milliers d’euros à la remise en état de cette aire d’accueil avant d’accueillir à nouveau les caravanes des itinérants. Mais cette année, le chantier s’est avéré nettement plus compliqué que prévu, les occupants ayant fini par incendier toutes les poubelles du site et par dégrader les sanitaires en guise de représailles après la décision prise par l’ARC de couper l’eau et l’électricité pour les contraindre à partir.
« Il a fallu dégager des tonnes de déchets comme des pneus ou des taules qui étaient tout autour du site », explique Philippe Caullier, chargé de sécurité de l’ARC et responsable des travaux. « Au lieu de 100 000 euros de travaux prévus, il y en a pour 150 000 euros », confiait Laurent Dubois, vice-président de l’ARC chargé des finances, aux journalistes du Parisien fin juillet.
Hausse des tarifs et chasse aux impayés au cœur des débats
Si l’aire d’accueil des gens du voyage de Jaux a rouvert ses portes samedi dernier, après plusieurs jours de travaux, seules six familles y ont stationné leur caravane tandis que la capacité d’accueil du site s’élève à 150 véhicules. Les gens du voyage considèrent que la hausse des tarifs décrétée par l’ARC les empêche de se réinstaller à Jaux.
L’ARC a en effet décidé de modifier les conditions de séjour en vigueur sur l’aire d’accueil. Autrefois accordée à titre gracieux, la location d’un emplacement pour une seconde caravane est désormais facturée 1,5 euro par jour. Le coût journalier du stationnement de la caravane principale s’élève quant à lui à 3 euros. En outre, les familles ayant plus de 400 euros d’arriérés envers l’ARC ne sont pas autorisées à réintégrer l’aire d’accueil tant qu’elles n’ont pas réglé leurs dettes.
« Ils ont augmenté les prix. Je ne peux pas me permettre de revenir ici, c’est trop cher ! J’ai deux enfants à nourrir », observe une membre de la communauté des gens du voyage dans les colonnes du Parisien.
« Il n’y a rien à négocier. C’est comme tous les tarifs, ça augmente »
Le 10 août, certaines familles issues de la communauté des gens du voyage ont tenté de négocier. « On a proposé de payer en quatre fois mais ils ne sont pas d’accord. On va aller les voir ce lundi et les faire changer d’avis ! », affirme un des itinérants. «On veut un forfait. 5 euros par jour, ce serait bien », poursuit Philippe Taglione, porte-parole des gens du voyage.
Des revendications inacceptables pour Philippe Marini, président de l’ARC : « On dépense 600 000 euros par an pour cette aire. C’est un gros investissement et l’essentiel des Compiégnois n’apprécient pas que de telles dépenses soient engagées pour une population si marginale.»
« Il n’y a rien à négocier. C’est comme tous les tarifs, ça augmente », ajoute-t-il.
En attendant le résultat des discussions entamées entre gens du voyage et responsables de l’ARC, une centaine de caravanes n’ont pas hésité à s’installer sur un terrain privé de la commune de Jonquières, à moins de six kilomètres de Jaux.
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