Le village d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), dont le dernier rescapé du massacre de juin 1944 est décédé samedi, est l’un des symboles de la barbarie nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le 10 juin 1944, 643 personnes, dont 248 femmes et 205 enfants de moins de 15 ans, y ont été fusillées ou brûlées par une unité SS.
En début d’après-midi, 150 soldats de la division SS « Das Reich » qui remontaient de Toulouse vers le front de Normandie, encerclent Oradour. Prétextant un contrôle d’identité, ils rassemblent la population sur le champ de foire. Le village, qui abrite provisoirement des réfugiés, parmi lesquels une soixantaine d’Alsaciens et de Lorrains, est particulièrement animé en ce samedi.
Les SS réclament une liste d’otages, que le maire refuse de désigner, consentant seulement à se sacrifier lui-même et, au besoin, sa famille.
Les hommes sont alors emmenés dans des granges, forges et garages, abattus à la mitrailleuse puis brûlés. Cinq parviendront à s’échapper.
Six rescapés au total
Parallèlement, débute le massacre des femmes et des enfants, enfermés dans l’église. Les Allemands y répandent un gaz suffocant, puis mettent le feu. Une femme survivra. Soit six rescapés au total.
Puis le village est incendié. Dix pour cent seulement des victimes pourront être identifiées.
Ralentie dans sa progression vers le nord par les sabotages de la Résistance, la division Das Reich, commandée par le général Heinz Lammerding, s’était déjà livrée à des représailles, destinées à priver les maquisards du soutien de la population. La veille, à Tulle (Corrèze), 99 civils avaient été pendus aux balcons et aux lampadaires.
Symbole de la barbarie nazie
La gratuité du massacre d’Oradour en fait rapidement un symbole de la barbarie nazie.
Les ruines d’Oradour sont classées monument historique dès 1945. Un Centre de la mémoire a été inauguré en juillet 1999 par le président Jacques Chirac.
Le 12 janvier 1953, sept Allemands et quatorze Alsaciens (dont treize enrôlés de force dans la Wehrmacht) sont jugés par le tribunal militaire de Bordeaux, qui prononcera deux condamnations à mort, commuées par la suite, et des peines de travaux forcés.
Le 20 février de la même année, une loi votée sous la pression des élus alsaciens hostiles à l’idée que « Malgré-nous » et soldats allemands puissent être mis sur le même plan, amnistie les treize « Malgré-nous ».
En signe de protestation, les représentants de l’État ne seront pas invités par Oradour aux commémorations du massacre pendant plus de vingt ans.
Seul un responsable allemand de la division « Das Reich » a été jugé et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en juin 1983 par le tribunal de Berlin-Est : libéré en juillet 1997 en raison de son âge, et « des regrets » exprimés pour ses actes, Heinz Barth est mort en août 2007.
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