Parlez ! Ghislaine Maxwell… Parlez !

Par Dinesh D'Souza
6 janvier 2022 22:51 Mis à jour: 6 janvier 2022 22:51

La condamnation de Ghislaine Maxwell pour son rôle de proxénète dans le réseau pédophile de Jeffrey Epstein semble clore cette sordide affaire. Mme Maxwell, reconnue coupable de cinq des six chefs d’accusation retenus contre elle, risque désormais jusqu’à 65 ans de prison pour avoir recruté et préparé des adolescentes à être abusées sexuellement.

Pourtant, il y a un aspect du procès qui reste profondément troublant. Le gouvernement américain a décidé d’écarter du procès les noms des hommes riches et puissants à qui Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell auraient procuré ces jeunes filles mineures pour en abuser. À première vue, c’est inconcevable. Ce n’est explicable que si quelque chose de plus profond et de plus sombre se joue.

Revenons en arrière et passons en revue l’histoire, qui est à la fois une histoire de réussite américaine et une histoire de rêve américain tordu au-delà de l’acceptable. Initialement, Jeffrey Epstein était professeur dans une école préparatoire. Il a ensuite changé de carrière et s’est lancé dans l’investissement. D’une manière ou d’une autre, il s’est lié d’amitié avec de puissants magnats tels que Leslie Wexner, fondateur de Victoria’s Secret, qui lui ont confié leur argent. Jeffrey Epstein a rapidement amassé une fortune personnelle considérable.

Ghislaine Maxwell est la fille du magnat de l’édition britannique Robert Maxwell. Ce qui semble l’avoir attirée vers Jeffrey Epstein, et inversement, est leur intérêt mutuel pour la perversion sexuelle. Jeffrey Epstein semble avoir pris conscience qu’il n’était pas simple de se procurer des filles mineures ; il avait besoin d’une « Madame ».

Ghislaine Maxwell était parfaite pour ce rôle. Elle était riche, élégante, sophistiquée. Elle représentait, d’une certaine manière, ce que beaucoup de jeunes filles aspirent à être. Il était donc facile pour elle d’attirer ces filles, dont certaines étaient encore adolescentes, dans le repaire d’Epstein avec la promesse d’argent, d’avancement de carrière et la perspective de rencontrer des hommes riches et puissants. Ghislaine Maxwell, cependant, n’était pas seulement l’intermédiaire ; on l’accuse d’avoir participé elle-même aux escapades sexuelles.

D’une manière qui rappelle presque l’intrigue d’un film de James Bond, Jeffrey Epstein a acheté une île qui est maintenant connue sous le nom d’île Lolita. Il s’agit bien sûr d’une référence au roman « Lolita » de Vladimir Nabokov, qui décrit l’obsession d’un homme d’âge mûr, Humbert Humbert, pour une jeune fille voluptueuse.

Mais, Humbert n’est pas un prédateur itinérant ; son obsession est centrée sur cette seule fille. Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell, en revanche, n’avaient aucun intérêt personnel pour les filles. Ils les considéraient plutôt comme des objets, des marchandises susceptibles d’intéresser une élite mondiale. D’emblée, nous devons faire face à une réalité inquiétante : il y aurait un groupe d’hommes riches, âgés et influents qui cherchent à avoir accès à un prédateur entouré de jeunes filles mineures.

La relation précise d’Epstein avec ses « clients » présumés n’est pas entièrement claire. Leur a-t-il offert un accès sexuel sur son île privée en guise de faveur et a-t-il ensuite utilisé cet avantage pour exiger quelque chose en retour ? Était-il suffisant pour Epstein d’être le fournisseur de jeunes filles, afin d’être initié à l’un des cercles les plus privilégiés des personnes riches et célèbres du monde ?

La question cruciale ici est évidemment : Qui sont ces hommes ? Il est important de le savoir, car il existe manifestement un nombre considérable d’individus très puissants qui sont des criminels sexuels de la pire espèce. Il ne s’agit pas de simples participants à un réseau de prostitution. Il s’agit plutôt de pédophiles et de prédateurs sexuels qui savent très bien que le fait d’avoir des relations sexuelles avec des jeunes filles mineures est une forme de viol, puisque ces jeunes filles ne sont pas légalement capables de donner leur libre consentement.

Epstein savait qui sont ces hommes, mais Epstein ne peut plus parler, car Epstein a été retrouvé mort dans sa cellule. À ce jour, les circonstances sont hautement suspectes. Les gardes ont quitté leur poste. Les caméras étaient éteintes ou ne fonctionnaient pas. Les gardes auraient ensuite modifié les enregistrements pour dissimuler leur position. L’ancien procureur général William Barr a déclaré qu’il était convaincu, après examen de l’enquête interne, qu’Epstein s’était pendu, mais les résultats de cette enquête n’ont jamais été rendus publics.

Epstein n’avait pas de motif pour se tuer. C’était un narcissique et un psychopathe, et ces personnes se tuent rarement. Son frère Mark dit qu’il espérait une audience de libération sous caution qui aurait pu le faire sortir de prison en attendant son procès. Mark Epstein a engagé un éminent pathologiste criminalistique, le Dr Michael Baden, qui a conclu que les blessures d’Epstein étaient plus compatibles avec une strangulation manuelle qu’avec une pendaison.

Avec Jeffrey Epstein hors-jeu, Ghislaine Maxwell est devenue la seule personne ayant connaissance de tous les prédateurs sexuels présumés. Maintenant, on pourrait penser que cette liste serait d’un intérêt évident pour les procureurs. En fait, ce serait le filon principal. Mettre la main sur Ghislaine Maxwell, c’est comme mettre la main sur le conducteur en fuite d’un hold-up et attraper de fait les personnes qui sont en train de faire le hold-up.

Tout cela rend la décision du gouvernement américain d’exclure délibérément les références spécifiques de ces prédateurs sexuels masculins présumés profondément inquiétante et suspecte. Quelles conditions particulières faudrait-il proposer à Ghislaine Maxwell pour ces informations, pour qu’elle accepte de témoigner contre ces hommes ? Le refus de toute initiative de l’accusation suggère une dissimulation. Le gouvernement américain couvre les crimes présumés de ces prédateurs riches et puissants.

Mais pourquoi ? La réponse provisoire est qu’ils représentent un échantillon significatif de l’élite mondiale et nationale. Ghislaine Maxwell a une dernière chance de citer des noms qui pourraient l’aider à réduire sa peine de prison. Mais quelque part, il semble impossible qu’elle le fasse. Peut-être que le gouvernement américain l’a menacée. Peut-être qu’elle est terrifiée à l’idée de connaître le même sort qu’Epstein. Quoi qu’il en soit, le fait qu’il existe des prédateurs sexuels pervers qui n’ont pas à répondre de leurs actes est inquiétant. Ce qui est d’autant plus préoccupant, c’est l’existence des dissimulateurs pernicieux dans les hautes sphères du gouvernement américain qui les laissent commettre leurs crimes en toute impunité.


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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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