Ce lundi la Pologne, soutenue par les pays baltes, a annoncé qu’elle allait ériger une « solide clôture » de barbelés, haute de 2,5 mètres, à la frontière polono-bélarusse et y augmenter ses effectifs militaires pour empêcher les migrants (envoyés illégalement par le Belarus) de pénétrer sur son territoire.
Il y a quelques jours, Varsovie (la capital de la Pologne) ainsi que les trois pays baltes – la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie – ont dénoncé ensemble une « attaque hybride » organisée par leur voisin Bélarus qui, selon eux, encourage les migrants à passer illégalement sur le territoire de l’Union européenne.
En conséquence, ce lundi, le ministre polonais de la Défense Mariusz Blaszczak a précisé qu’une nouvelle clôture de spirales de fils barbelés, « à l’instar de celle qui a fait ses preuves à la frontière serbo-hongroise », viendrait doubler la première barrière à fil unique qui s’étend déjà sur environ 130 kilomètres, soit sur près d’un tiers de la longueur de la frontière entre les deux pays, a rapporté CNews.
Sans attendre, « les travaux commenceront dès la semaine prochaine », a ajouté Mariusz Blaszczak.
De plus, le ministre a annoncé que les effectifs militaires à la frontière allaient prochainement eux aussi doubler, pour atteindre environ 2 000 militaires afin de soutenir la police des frontières. « Nous nous opposerons à la naissance d’une nouvelle voie de trafic d’immigrés via le territoire polonais », a assuré Mariusz Blaszczak.
La Pologne et les pays baltes veulent construire des barrières anti-migrants https://t.co/THX4wq1hic
— CNEWS (@CNEWS) August 24, 2021
Dans le même temps, ce lundi, les 4 pays de la partie orientale de l’Union européenne ont exhorté l’Organisation des Nations unies à prendre des mesures à l’encontre du Bélarus. Les Premiers ministres d’Estonie, de Lettonie, de Lituanie et de Pologne ont également assuré dans une déclaration commune que l’afflux des migrants avait été « planifié et systématiquement organisé par le régime d’Alexandre Loukachenko ».
Et en effet, des milliers de migrants, pour la plupart originaires du Moyen-Orient, ont soudainement franchi la frontière bélarusso-européenne ces derniers mois. Une situation que l’Union européenne considère comme une forme de représailles du régime bélarusse, face aux sanctions de plus en plus sévères que l’Union européenne lui impose.
« Il est grand temps de porter la question du mauvais traitement infligé aux migrants sur le territoire bélarusse à l’attention des Nations unies, notamment du Conseil de sécurité des Nations unies », ont également exhorté les 4 pays.
Dans leur déclaration, ces derniers ont affirmé qu’ils accorderont toute la protection nécessaire aux réfugiés traversant la frontière, conformément au droit international, mais ont aussi demandé « d’éventuelles nouvelles mesures restrictives de la part de l’UE pour empêcher toute nouvelle immigration illégale organisée par l’État bélarusse ».
En attendant, de nombreuses situations inextricables s’accumulent. Et les organisations polonaises des droits de l’homme, ainsi que l’opposition libérale, accusent le gouvernement nationaliste-conservateur polonais de refuser de secourir les personnes ayant besoin d’aide et d’ainsi violer le droit international. Un vrai calvaire extérieur comme intérieur à gérer pour les autorités polonaises.
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