« Un soulagement » : plusieurs dizaines de Polynésiens, coincés en métropole depuis l’arrêt des liaisons aériennes en mars pour éviter la propagation du coronavirus, ont pu embarquer dimanche pour rentrer chez eux, après près de deux mois d’attente.
« C’est un grand soulagement pour moi et même pour mon mari, parce qu’on attendait depuis longtemps de rentrer chez nous », a expliqué à l’AFP, Elodie Marii, étudiante de 20 ans.
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— Frédéric Henry (@FHCOM) May 9, 2020
« Surtout on est resté dans une grande difficulté financière pendant pratiquement deux mois, rentrer chez soi, ça fait du bien », ajoute la jeune femme, qui n’avait « pas de famille sur Paris ». « Ce sont des amis de la famille qui nous ont aidés », raconte-t-elle.
Selon le ministère des Outre-mer, entre 70 et 80 personnes ont pu profiter dimanche d’un vol de « continuité territoriale », mis en place par l’État français, via la compagnie Air Tahiti Nui, pour assurer notamment le ravitaillement en fret de l’archipel polynésien.
Au total, selon les chiffres communiqués par le président de Polynésie Édouard Fritch dans la semaine, 647 résidents polynésiens et 351 étudiants sont coincés dans l’Hexagone depuis le début du confinement et attendent de rentrer.
Mais ces Polynésiens vont devoir rentrer au compte goutte, car il n’y a qu’un vol de continuité territoriale tous les dix jours, prioritairement réservé au fret.
« CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR »
Avant leur départ, ils ont dû se soumettre à un test de dépistage. A leur arrivée, ils devront de plus être confinés pour une « quatorzaine » stricte dans un hôtel.
Leurs retours sont donc tributaires des capacités hôtelières pour cette quatorzaine, a expliqué Edouard Fritch, évoquant « pour l’instant 346 chambres et 770 lits disponibles ». Il a précisé être en négociation avec des hôteliers pour 300 chambres supplémentaires.
Au total, quatre vols de continuité territoriale ont déjà eu lieu depuis le début de confinement, et certains ont permis d’embarquer prioritairement quelques Polynésiens venus en métropole pour des soins ou des opérations.
Édouard Fritch veut rapatrier 1 500 Polynésiens dans les plus brefs délais https://t.co/qlAzqWOBn1 via @Radio1tahiti
— Bellon Avril (@AvrilBellon) May 8, 2020
Avant le décollage, Catherine et Thierry Payan, résidents polynésiens, disent se sentir « psychologiquement très mal, fatigués, fatigués nerveusement, psychologiquement, puisqu’on a été abandonnés ».
Très remontés envers la compagnie French Bee, qui les a laissés « sans nouvelle » après l’annulation de leur vol le 20 mars, ils racontent avoir fait « des demandes de remboursement », mais « French Bee nous a lâchement abandonnés ». Le nouveau vol est à leur charge.
La Polynésie, qui a déjà entamé son déconfinement, mais maintient l’arrêt des liaisons aériennes, compte à ce jour 60 cas déclarés de coronavirus, sans aucun décès.
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