Depuis la première épidémie d’Ebola au Zaïre en 1976, les chefs des recherches sur les armes biologiques du monde entier ont reconnu l’importance d’exploiter la létalité de 80% de ce virus.
L’Union soviétique, le voisin de la Chine également socialiste, a peut-être été le premier à prendre les devants en tentant de créer une arme biologique appelée Ebolapox. Elle « provoquerait des hémorragies et un taux de mortalité élevé du virus Ebola », qui serait accompagné d’une « contagiosité très élevée de la variole », a expliqué Ken Alibek, ancien chercheur principal et directeur adjoint de Biopreparat – l’agence responsable du programme de recherche d’armement biologique de l’URSS. Ce programme est resté actif jusque dans les années 1990, même après l’effondrement de l’Union soviétique.
La Chine n’était peut-être pas loin derrière la Russie lorsqu’elle a cherché à exploiter le potentiel du virus Ebola. Selon l’Indian Defence Review, « en 2003, la puissante Académie chinoise des sciences a annoncé à Paris qu’elle souhaitait acquérir un laboratoire de pathogènes de classe 4 (P4) pouvant abriter les virus les plus dangereux (Ebola, coronavirus, H5N1, etc.) ». Ce laboratoire, dont la conception et la construction s’étaient faites en collaboration avec la France, a été ouvert à Wuhan en 2015.
En cette même année 2003, selon des documents du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) présentés au Parlement canadien, la scientifique chinoise Qiu Xiangguo a commencé à travailler au Laboratoire national de microbiologie de classe 4 – un laboratoire canadien de haute sécurité situé à Winnipeg – ce qui allait permettre à l’armée chinoise de faire des percées décisives dans le domaine du virus Ebola.
En 2012, le SCRS a révélé que Mme Qiu collaborait avec une personne ou une entité qui « travaille en étroite collaboration avec l’Armée populaire de libération chinoise pour acquérir des technologies occidentales ». En 2013, des responsables de l’Académie chinoise des sciences médicales militaires (AMMS), connue pour son « développement d’armes biologiques », ont proposé la candidature de Mme Qiu pour le « prix chinois de la coopération internationale » – et ce, pour son travail au Canada qui « a fourni à la partie chinoise la séquence génétique d’Ebola, ce qui a ouvert une porte utile pour la Chine ».
Les activités chinoises liées à Ebola ont précédé de plus d’une décennie l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014, lorsque ce virus a provoqué des craintes d’une épidémie aux États-Unis et en Europe en galvanisant l’attention du monde entier. En outre, de tous les agents pathogènes mortels étudiés, Ebola était « le numéro un » dans l’esprit de Mme Qiu, a noté Dany Shoham, expert israélien du programme de guerre biologique de la Chine, qui a qualifié les recherches de Mme Qiu sur Ebola de priorité poursuivie avec « la plus grande attention ».
Lorsque l’épidémie de 2014 s’est déclenchée, la Chine s’est rapidement positionnée au centre de la recherche de réponse de la communauté internationale, en fournissant 123 millions de dollars au fonds d’un milliard de dollars demandé par les Nations unies pour lutter contre cette épidémie – plus que la plupart des donateurs occidentaux traditionnels tels que la France et le Canada, et bien plus que n’importe quel autre pays si on utilise la mesure par habitant de l’ONU.
Outre sa contribution financière, la Chine a amélioré sa capacité à documenter la progression mortelle du virus Ebola en temps réel, à recevoir des patients en observation, à effectuer des tests et à collecter des échantillons d’Ebola en faisant venir sur place plus de 1000 experts d’agences telles que le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, ainsi que du matériel médical, des laboratoires mobiles et des ambulances.
La fin de l’épidémie en Afrique de l’Ouest en 2016 n’a pas empêché l’armée chinoise de s’intéresser au virus Ebola. Son attention s’est déplacée vers le Canada où Mme Qiu a obtenu les louanges la même année pour sa collaboration avec le général Zhang Shitao, directeur de l’Académie des sciences médicales militaires de Chine. Elle a aussi reçu des éloges de la part du général Chen Wei qui dirigeait la recherche militaire chinoise sur la biosécurité, la biodéfense et le bioterrorisme.
Le général Chen, surnommé « Loup combattant » et décrit dans la presse chinoise comme « l’expert ultime de notre nation » dans la défense contre les armes biologiques et chimiques, a déclaré que Mme Qiu « a utilisé le laboratoire de biosécurité de niveau 4 au Canada comme base pour aider la Chine à améliorer sa capacité à lutter contre les agents hautement pathogènes (…) et a obtenu de brillants résultats ». Sur ordre de Mme Qiu, des souches du virus Ebola ont été expédiées du laboratoire de Winnipeg vers la Chine en 2019.
Il est peu probable que la Chine développe des capacités de lutte contre Ebola pour protéger sa propre population. Ce pays est peu ou pas susceptible de faire face à une épidémie d’Ebola et n’a pas non plus d’antécédents d’Ebola.
L’Amérique ou l’Europe ne représenteraient pas non plus une cible éventuelle pour le régime chinois. Les épidémiologistes s’accordent généralement à dire que les pays développés sont peu exposés au risque d’épidémie d’Ebola, car ce virus est relativement facile à contenir une fois qu’il s’est manifesté. L’infrastructure avancée de l’Occident dans le domaine d’assainissement et de traitement des eaux usées, associée à un vaste réseau d’établissements de soins de santé et à des contrôles de suivi et de quarantaine, n’offre pas un terrain fertile qui pourrait permettre à l’Ebola de se propager.
Taïwan, l’ennemi de la Chine à l’est, serait également une cible peu probable pour une attaque d’Ebola en raison de sa très bonne infrastructure médicale. Le système de soins de santé taïwanais serait classé au premier rang mondial et possède des compétences exceptionnelles en matière de confinement.
Il n’en va pas de même pour l’Inde, l’ennemi chinois au sud, dont les régions très peuplées, appauvries et dépourvues d’infrastructures la rendent très vulnérable à une épidémie d’Ebola, selon Dany Shoham. Son point de vue fait écho à celui de Peter Piot, codécouvreur d’Ebola en 1976, qui a mis en garde lors de l’épidémie de 2014 qu’une épidémie d’Ebola serait « particulièrement difficile » pour l’Inde. Ainsi qu’à celui de Nikhil Pandhi de l’université de Princeton, qui a exposé sans détour les faiblesses de l’Inde dans le Hindustan Times.
L’Inde n’a pas encore remédié à sa vulnérabilité systémique face à Ebola, une lacune particulièrement flagrante compte tenu des hostilités qui opposent depuis des décennies les armées des deux pays et des leçons tirées de la pandémie du Covid-19 – la pandémie qui a permis à Pékin de voir que ses agents biologiques pouvaient mettre à genoux des adversaires proches et lointains sans tirer un seul coup de feu.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.