Depuis plusieurs années déjà, le nombre de personnes inscrites à la Fédération française de tir sportif ne cesse de croître.
En avril 2023, la Fédération française de tir a franchi la barre des 250.000 licenciés pour la saison 2022-2023. En 2011, ils n’étaient que 145.000 adhérents et en 2022, on en comptait déjà 236.000. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte dans cette augmentation, et notamment un sentiment d’insécurité grandissant.
Le contexte sécuritaire tendu justifierait cette hausse
En 12 ans, la Fédération française de tir a presque vu son nombre d’adhérents doubler. Cette hausse est-elle en lien avec les événements qui ont secoué le monde, d’abord la guerre russo-ukrainienne en février 2022, puis la récente attaque meurtrière du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier ? La peur face à ce contexte explosif et à l’insécurité grandissante dans notre pays pousserait-elle les citoyens à davantage s’orienter vers les armes ?
Mitch Menet, président de l’ARPAC (Association pour le Rétablissement du Port d’Arme Citoyen) – « une association fondée par des bénévoles dont le but est la promotion du port d’arme citoyen et la réinformation du peuple français sur la question des armes à feu en général » – a son avis sur cette question. Au micro de CNews, il a expliqué que « les kibboutz où des Israéliens armés ont réussi à résister aux Hamas ont inspiré certaines personnes qui se sont dit qu’effectivement, ça peut fonctionner ».
Jean-Pierre Loin, le vice-président du club La du Guesclin à Rennes – dont le nombre d’adhérent est passé de 450 à 600 en trois ans – a quant à lui indiqué à nos confrères que « les événements qui se sont passés incitent bien souvent les gens à venir s’inscrire dans un club pour apprendre à tirer, peut-être avec une arrière-pensée de pouvoir se défendre ».
La guerre russo-ukrainienne, les JO de Pékin ?
Ce club rennais, tout comme les autres clubs de tirs, ne sont pas des camps d’entraînement paramilitaire et n’ont pas pour vocation de former leurs adhérents à la défense armée. Jean-François Rigaudie, le président du club La du Guesclin, a mis les choses au clair sur ce point. « Il y a des gens qui veulent tout de suite une arme de poing, donc ceux-là, on les met de côté et on les passe par le fichier FINIADA pour voir s’ils ne sont pas interdits d’armes », a-t-il signifié. Le fichier FINIADA est le Fichier National des personnes Interdites d’Acquisition et de Détention d’Armes, chaque club ayant accès à ce fichier. Notons au passage que pour s’inscrire dans un stand de tir, il faut présenter un extrait de casier judiciaire.
En France, où la réglementation est très stricte à ce sujet, 5,5 millions de personnes détiennent une arme dont environ 4 millions de détenteurs du permis de chasser (1,2 million de chasseurs seulement sont actifs), selon le ministère de l’Intérieur. Quant au 1,5 million restant, il est constitué de professionnels des armes, c’est-à-dire des fabricants, importateurs, armuriers et courtiers, mais aussi des collectionneurs et des licenciés de clubs de tirs sportifs, précisent nos confrères.
Mais d’autres facteurs ont certainement contribué à cet engouement pour les armes à feu. En effet, le succès des athlètes français aux épreuves de biathlon lors des Jeux olympiques de Pékin en 2022, cumulé au déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, ont sans doute impacté les inscriptions dans les clubs de tir. Pour preuve, ceux-ci ont connu une forte augmentation au cours des semaines ayant suivi cette période, rapportait France Live le 17 mars 2022.
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