Le président russe Vladimir Poutine affirme que l’Occident tente de faire disparaître la culture russe, notamment les grands compositeurs et écrivains.
« Aujourd’hui, ils essaient de faire disparaître un pays millénaire », a déclaré Poutine à la télévision lors d’une émission.
« Je parle de la discrimination progressive à l’encontre de tout ce qui est lié à la Russie, de cette tendance qui se développe dans un certain nombre d’États occidentaux, avec la pleine connivence et parfois avec l’encouragement des élites occidentales », a poursuivi Poutine, ajoutant que « ce que tout le monde nomme la ‘cancel culture’ s’est transformé en une élimination de la culture. »
Le discours du dirigeant russe intervient alors que Moscou entre dans son deuxième mois de guerre en Ukraine. Depuis le début du conflit déclenché le 24 février, les pays occidentaux ont imposé de lourdes sanctions à l’économie russe, à Poutine et à d’autres hauts dirigeants du Kremlin.
Par ailleurs, régulièrement, on apprend que les œuvres de grands compositeurs classiques russes tels que Tchaïkovski, Chostakovitch ou Rachmaninov sont retirés du répertoire des grands orchestres.
Au cours de l’entretien télévisé, Poutine a soutenu que les écrivains et compositeurs russes étaient victimes d’une campagne visant à les éliminer.
« La prétendue ‘cancel culture’ s’est transformée en une véritable éradication de la culture. Tchaïkovski, Chostakovitch et Rachmaninov sont déprogrammés des concerts. Les écrivains russes et leurs livres sont également exclus. Une campagne d’une telle ampleur pour retirer la littérature jugée indésirable a été menée la dernière fois par les nazis en Allemagne il y a près de 90 ans. »
Au début du mois, l’orchestre philharmonique de Cardiff, au Pays de Galles, a annulé une représentation de Tchaïkovski en raison du conflit qui touche l’Ukraine, estimant que son Ouverture 1812 avait un caractère militaire, bien qu’elle ait été composée il y a près de 150 ans. Une université italienne a également tenté d’annuler un cours de littérature sur Dostoïevski.
Dans son discours, Poutine n’a toutefois pas mentionné les efforts généralisés déployés par l’ancienne Union soviétique pour censurer la culture des différents pays du bloc soviétique, leur poésie, littérature, cinéma, télévision, radio, etc.
Les censeurs du Parti communiste eux-mêmes interdisaient un certain nombre de livres d’écrivains russes, dont le critique dissident Alexandre Soljenitsyne, ayant passé près de dix ans dans un goulag.
Poutine a également fait référence à J.K. Rowling et sa saga Harry Potter. Selon lui, ceux qui s’en prennent à la culture russe s’en prennent tout autant à la saga « ayant déplu aux fans de ladite liberté des genres. »
Sur Twitter, J.K. Rowling a toutefois pris ses distances avec le président russe en publiant un article critique sur le Kremlin et dénonçant le traitement réservé au chef de l’opposition Alexei Navalny toujours incarcéré.
Reuters a contribué à cet article.
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