L’Union européenne a contredit jeudi le favori au poste de Premier ministre britannique, Boris Johnson, qui a accusé la réglementation européenne de nuire aux producteurs de hareng fumé, en brandissant un poisson pour appuyer son propos.
Tentant de convaincre les membres du Parti conservateur de la nécessité de quitter l’Union européenne, lors d’un meeting mercredi soir, Boris Johnson a exhibé un hareng fumé sous vide.
Il a affirmé que ce poisson avait été produit par un « fumeur de harengs de l’île de Man (île située dans la mer d’Irlande) qui est absolument furieux, car après avoir envoyé pendant des décennies ses harengs fumés par la poste, ses frais ont massivement augmenté à cause des bureaucrates de Bruxelles, qui ont insisté pour que chaque hareng soit accompagné de cela une poche de glace en plastique ».
Mais Anca Paduraru, porte-parole de la Commission européenne chargée des questions de sécurité alimentaire, a réfuté ces propos lors d’un briefing quotidien jeudi. « Le cas décrit par M. Johnson n’entre pas dans le champ d’application de la législation de l’Union européenne et il s’agit exclusivement d’une compétence nationale britannique », a-t-elle déclaré.
« Il existe des règles strictes en ce qui concerne le poisson frais mais ce type de règles ne s’applique pas aux produits de la pêche transformés je parle de la température et du cas exact qu’il mentionnait », a-t-elle ajouté. Toutefois, une porte-parole du gouvernement de l’île de Man a déclaré à l’AFP que les règles visant à maintenir les harengs à la bonne température remontent à une loi de 2007 qui a été adoptée sur l’île quelques mois après de nouvelles réglementations de l’UE sur le sujet.
L’île de Man n’est pas membre de l’UE, mais en tant que dépendance de la Couronne britannique, elle fait partie de l’union douanière qui permet le mouvement des produits industriels et agricoles. En conséquence, l’île doit appliquer certaines réglementations européennes tout en respectant les lois du Royaume-Uni, son principal marché commercial.
La porte-parole du gouvernement s’est dite « ravie de voir un tel intérêt pour nos harengs mondialement connus ». « La législation de l’île de Man est étroitement liée à la législation britannique et aux réglementations européennes en matière de sécurité alimentaire », a-t-elle déclaré, expliquant que « lorsque nos produits sont exportés, ils doivent respecter les normes du marché auquel ils sont destinés ».
« Au Royaume-Uni, les harengs fumés vendus en ligne doivent être maintenus à une température acceptable tout au long de leur transport », a expliqué David Alexander, responsable en matière de sécurité alimentaire à la Food Standards Agency, agence britannique chargée des réglementations en matière alimentaire, dans un communiqué transmis à l’AFP. Il peut être nécessaire de conserver les produits dans un sac isotherme ou avec des produits réfrigérants, a précisé cette agence.
Avant de faire carrière en politique, Boris Johnson était journaliste à Bruxelles, une période pendant laquelle il dénonçait l’absurdité de réglementations européennes, et se faisait reprocher ses exagérations. Le commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis a dénoncé jeudi les « fake news » de M. Johnson, favori pour remplacer Theresa May à Downing Street le 24 juillet.
« Boris, l’île de Man n’est pas liée à la *bureaucratie* inutile et nuisible de l’#UE en matière de sécurité alimentaire dont nous sommes fiers car elle protège les consommateurs », a-t-il tweeté.
E.T avec AFP
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.