La nouvelle fait désordre. Les Hôpitaux de Paris viennent de perdre 80 millions d’euros de factures suite à un bug informatique. C’est ce qu’a révélé un rapport de la chambre régionale des comptes dans un document confidentiel cité par Le Canard enchaîné. La perte serait « réelle et définitive ». En cause, le nouveau logiciel de gestion financière Orbis, qui, après avoir coûté 130 millions d’euros, devait centraliser les factures stockées dans les différents systèmes d’exploitation.
Ce n’est pourtant pas la première fois que l’État doit payer des sommes astronomiques suite à des bugs informatiques. En 2009, on apprenait qu’une erreur informatique (datant de 1984) dans le logiciel de gestion de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse avait coûté à l’État entre 900 millions et 2,5 milliards d’euros cumulés. Le logiciel avait validé certains trimestres de retraite à près de 8 millions d’assurés.
En 2011, le logiciel Louvois, qui devait permettre la gestion de la paye de près de 400 000 militaires, a occasionné des pertes financières dans les soldes de plus de 250 000 d’entre eux. Suite à des bugs à répétition, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a décidé l’an passé de son abandon, après qu’il a coûté plus de 400 millions d’euros aux contribuables. Un « désastre » causé par « un logiciel fou », avait commenté le ministre.
Un « désastre » causé par « un logiciel fou ».
-Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, au sujet du logiciel Louvois
En 2013, le logiciel Chorus de Bercy était censé moderniser la comptabilité publique. Beaucoup plus cher que prévu (1,5 milliard d’euros), il a provoqué des retards de paiement de plusieurs mois à des fournisseurs, provoquant ainsi des faillites de PME. Son remplaçant, Sirhius, ne fonctionne toujours pas et coûte déjà 140 millions d’euros.
En 2014, on apprenait l’abandon de l’ONP, le nouveau logiciel de gestion des paies du ministère du Budget. Son objectif était de réduire les dépenses dues au personnel gérant les paies des fonctionnaires. Le coût du projet était déjà de 290 millions d’euros et allait encore coûter 600 millions d’euros sur les dix prochaines années – au final plus cher que la gestion humaine qu’il voulait remplacer.
Les exemples sont nombreux et la facture pourrait s’élever à plusieurs milliards d’euros pour les contribuables. En règle générale, dans les secteurs public ou privé, plus une administration complexe veut être informatisée, plus les bugs sont nombreux et coûtent chers.
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