Tous les pays devraient se préparer à l’arrivée du nouveau coronavirus, a déclaré dimanche le chef de l’Organisation mondiale de la santé, qui a averti que le nombre actuel de cas confirmés dans des pays autres que la Chine pourrait être « la partie émergée de l’iceberg ».
L’écrasante majorité des cas confirmés dans le monde se trouve en Chine, où le nouveau virus a débuté en décembre 2019. Mais un nombre croissant de cas ont été confirmés dans d’autres pays, les patients ayant été testés positifs dans plus d’une vingtaine de pays.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a invité les pays à profiter de « la fenêtre d’opportunité créée par la stratégie de confinement pour se préparer à l’arrivée éventuelle du virus ».
Il y a eu de nombreux cas préoccupants de transmission entre les humains de personnes n’ayant pas voyagé en Chine, a ajouté M. Ghebreysus sur Twitter.
« La détection d’un petit nombre de cas peut indiquer une transmission plus répandue dans d’autres pays ; en bref, nous ne voyons peut-être que la partie émergée de l’iceberg », a-t-il déclaré.
La Chine a officiellement fait état de près de 1 000 décès – le nombre réel serait plus élevé – alors que le seul décès confirmé en dehors du pays a eu lieu aux Philippines la semaine dernière. Mais la transmission entre patients hors de Chine a suscité de plus grandes craintes que la propagation du virus puisse se poursuivre pendant un certain temps.
En France, les autorités ont déclaré samedi que cinq ressortissants britanniques ont été infectés après avoir passé du temps dans un chalet de ski avec un autre Britannique qui venait d’une conférence d’affaires à Singapour, où il a été infecté. Les autorités espagnoles ont déclaré qu’un Britannique de Majorque avait été testé positif pour le virus ; on pense qu’il l’a contracté auprès d’une personne infectée en France. Et les autorités britanniques ont déclaré que cinq patients du pays avaient été infectés pendant leur séjour en France.
Les autorités japonaises, quant à elles, ont signalé d’autres cas confirmés de coronavirus sur un navire de croisière mis en quarantaine à Yokohama qui compte quelque 3 700 personnes à bord. Certains des patients n’avaient pas voyagé en Chine.
Les autorités sanitaires américaines ont déclaré vendredi que les experts du monde entier cherchaient à savoir si un pays hors de Chine connaissait une « transmission interhumaine soutenue ». Deux cas de transmission interhumaine ont été confirmés en Amérique.
« Ce que vous recherchez vraiment, c’est une transmission interhumaine durable, et vous devez être à l’affût de ce qui se passe. Et puis essayer d’obtenir l’effort collectif de la communauté mondiale de la santé publique pour essayer de prévenir une deuxième Chine en ce moment même, alors que nous essayons d’aider la Chine à contenir l’épidémie qu’elle connaît actuellement », a déclaré le Dr Robert Redfield, directeur du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis (CDC), lors d’une conférence de presse à Washington.
Le virus peut se propager par voie aérienne, ont déclaré les autorités chinoises au cours du week-end. Les chercheurs du pays ont déclaré dans un document que la période d’incubation du virus peut s’étendre sur 24 jours, soit 10 jours de plus que ce que les experts américains de la santé avaient dit.
M. Tedros a déclaré que l’OMS n’avait pas réuni les 618 millions d’euros qu’elle souhaitait pour soutenir les efforts visant à contenir le coronavirus. Il a également déclaré que l’équipe d’experts internationaux de l’OMS a finalement été autorisée à entrer en Chine par les autorités de ce pays, sous la direction de Bruce Aylward, un médecin canadien expert en urgences et en épidémiologie. Quatre cents autres experts se réuniront au siège de l’OMS à Genève pour partager les recherches et les outils concernant le virus et les efforts déployés pour le combattre.
M. Tedros a exhorté les pays à partager les informations en temps réel avec l’OMS et a appelé les gens à rester calmes.
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