Deux personnes, dont le rappeur surnommé « Amalek », ont été mises en examen à Paris vendredi, suspectées de tenir des propos homophobes ou antisémites sur Telegram, a appris l’AFP lundi de source judiciaire.
Ces deux personnes ont été mises en examen pour provocation publique à commettre des atteintes volontaires à la vie, injure publique à raison du sexe, de l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, mais aussi pour provocation publique à la haine, à la discrimination, à la violence, en raison de l’origine, l’ethnie, la race ou la religion. Les deux ont été placées sous contrôle judiciaire, d’après la même source.
Les faits reprochés par la justice
Le rappeur Amalek est « soupçonné d’avoir publié et fait publier des chansons et vidéos qui entrent en infraction avec la loi sur la presse », a précisé à l’AFP une source proche du dossier.
Il est « aussi soupçonné d’avoir des responsabilités dans la direction de certaines chaînes ou boucles et donc d’endosser des responsabilités de directeur de publication, comme l’autre mis en examen », a ajouté cette source.
L’interpellation de ces deux personnes revêt une « certaine importance car ces chaînes republiaient tous les contenus illicites et censurés par ailleurs », a encore dit la source proche du dossier.
Augmentation des signalements
Le parquet de Paris a été ces derniers mois saisi de plusieurs signalements de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) et d’associations de lutte contre l’antisémitisme pour des propos antisémites et homophobes tenus sur les réseaux sociaux.
Plusieurs enquêtes ont donc été réalisées sous la direction du Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PLNH) et il a été décidé en mai de « regrouper ces procédures et de les confier à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH) », selon la source judiciaire.
Ces enquêtes « portent sur la diffusion notamment sur « Spotifaf – astu rap natio », un canal Telegram, de nombreux appels à la haine homophobes et antisémites », a encore précisé cette source. Elle a par ailleurs indiqué que le parquet de Paris avait reçu la semaine dernière un signalement de La France insoumise (LFI) concernant de nouvelles boucles Telegram qui véhiculeraient des appels à la haine.
Dépôt de plainte contre « Amalek »
En avril, une enquête avait été ouverte sur des boucles de discussion Telegram utilisées par le groupe d’ultra-droite « FRDETER » qui y échangeait des propos racistes et des appels à la violence.
Les associations Mousse et Homophobie avaient annoncé en avril avoir déposé plainte contre « Amalek », le nom de l’ennemi mortel des Hébreux dans la Bible, « pour injures et appels à la haine LGBTphobes avec ses propos d’une extrême violence à l’égard des personnes LGBT » dans l’un des ses derniers morceaux.
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