Des discussions étaient en cours mercredi à Raqa, ex-place forte du groupe terroriste État islamique (EI) en Syrie, pour évacuer les civils pris au piège des combats, avant l’assaut final des forces appuyées par Washington pour déloger les derniers jihadistes.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes, contrôlent désormais la quasi-totalité de Raqa, ville du nord de la Syrie qui était devenue la « capitale » de facto de l’EI dans ce pays en guerre. Elles sont appuyées dans leur offensive par une coalition internationale antijihadistes conduite par les États-Unis.
Avant de mener l’assaut final contre les derniers réduits tenus par l’EI dans le centre-ville, la coalition a indiqué mardi soir que des responsables locaux et des figures tribales menaient des discussions pour que les civils puissent être évacués.
Selon l’ONU, environ 8.000 civils seraient toujours bloqués à Raqa.
« Le Conseil civil de Raqa mène des discussions pour déterminer le meilleur moyen de permettre aux civils pris au piège de Daech de quitter la ville », a indiqué la coalition dans un communiqué, en soulignant que certains civils « sont utilisés comme des boucliers humains par les terroristes ».
Le Conseil civil de Raqa est un exécutif local en exil basé pour l’instant au nord de la ville. La coalition ne précise pas qui sont les interlocuteurs de ce Conseil.
Elle indique toutefois que « ceux qui quittent Raqa et qui ont combattu pour (l’EI) seront livrés aux autorités locales pour être traduits en justice ».
Le Conseil civil de Raqa n’a pas souhaité commenter ces déclarations.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG qui dispose d’un vaste de réseaux de sources en Syrie, les discussions portent également sur la manière de permettre aux jihadistes de se rendre et à leur famille de sortir de Raqa.
« Les négociations portent sur une sortie des combattants de Daech (…) et pour que leurs familles puissent rejoindre Albou Kamal et l’est de la province de Deir Ezzor », a déclaré le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
La ville syrienne d’Albou Kamal est proche de la frontière irakienne, dans l’est de la province orientale de Deir Ezzor. Elle est encore aux mains de l’EI.
Des accords permettant le retrait de combattants de l’EI de certains territoires ont déjà été négociés dans le passé, notamment en mai. Des dizaines de jihadistes avaient pu quitter la ville de Tabqa, à l’ouest de Raqa, avant l’entrée des FDS.
Un autre accord, qui n’impliquait cette fois-ci aucune force soutenue par la coalition internationale, avait également permis cette année à des jihadistes acculés dans une zone à cheval sur le Liban et la Syrie de partir vers l’est de la Syrie. La coalition antijihadistes et le gouvernement irakien avaient vertement critiqué cet accord.
Mardi, le général Jonathan Braga, directeur des opérations de la coalition internationale, a souligné que celle-ci avait « la responsabilité de vaincre Daech tout en préservant autant que possible la vie des civils », justifiant ainsi les négociations.
Selon l’OSDH, des centaines de civils auraient été tués dans les bombardements de la coalition à Raqa, un chiffre que cette dernière ne confirme pas.
Entre 600 et 700 terroristes actifs de l’EI se trouveraient encore à Raqa, a indiqué à l’AFP la porte-parole des FDS pour l’offensive sur Raqa, Jihan Cheikh Ahmad. Entre 800 et 900 autres blessés seraient également encore dans la cité.
D’après elle, des membres de l’EI ont tenté de sortir de la ville mardi en se faisant passer pour des civils. Au moins l’un d’eux s’est rendu aux FDS.
Mercredi matin, la situation sur les différents fronts était calme, ont indiqué à l’AFP des commandants des FDS, même si la coalition continue de mener des frappes aériennes.
Les FDS avancent par les fronts est et nord de la ville vers les poches de résistance des jihadistes au centre, notamment l’hôpital public. Quand ces fronts se rejoindront, la bataille pourrait se terminer en une semaine, affirment les FDS.
Après avoir conquis un territoire aussi vaste que l’Italie entre l’Irak et la Syrie en 2014, le groupe terroriste EI a subi de lourdes pertes dans ces deux pays et ne contrôle plus que quelques territoires dans la vallée de l’Euphrate, près de la frontière entre les deux États.
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