Du grand système universel concocté en 2017 mais balayé par le Covid en 2020, le gouvernement s’est finalement rabattu sur un simple report de l’âge de départ qui doit être présenter mardi 10 janvier.
« Le bon débat n’est pas tant entre ceux qui voudraient passer la retraite à 65 ans ou la laisser à 62 ans, avoir tant ou tant de trimestres, mêmes si ces questions ne doivent pas être éludées », écrivait fin 2016 Emmanuel Macron dans son livre « Révolutions ».
En avril 2019, Emmanuel Macron refuse toujours le report de l’âge légal : « quand aujourd’hui on est peu qualifié, quand on vit dans une région en difficulté industrielle, quand on est soi-même en difficulté, qu’on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans ».
« Âge pivot »
Mais le débat s’est installé au sein de sa majorité : faut-il accompagner la refonte du système de mesures financières ? Ce dilemme débouche sur un concept nouveau: « l’âge d’équilibre » ou « âge pivot ». La réforme perd le soutien de la CFDT qui juge « totalement stupide de fixer un âge de liquidation de la retraite complète à 64 ans ».
En mars 2022, Les Échos dévoilent l’axe majeur de la campagne de réélection du Président: la retraite à 65 ans. « Nous sommes dans une société qui vieillit, c’est une chance » et « il est donc normal, surtout compte-tenu aujourd’hui de la nature des comptes publics, de la réalité, que nous travaillions plus », explique le Chef de l’État pour justifier cette mesure également défendue par la candidate des Républicains (LR), Valérie Pécresse.
En septembre, Emmanuel Macron évoque une réforme-éclair via un amendement au Budget de la sécu. Son allié François Bayrou s’oppose à ce « passage en force ». L’option est abandonnée, Élisabeth Borne entame de nouvelles concertations avec les syndicats et les partis politiques.
Réforme Touraine
En octobre, Emmanuel Macron se redit « ouvert » à une solution à 64 ans avec accélération de la réforme dite Touraine sur le nombre de trimestres à cotiser. « Tout le monde a compris qu’on ne fera pas 65 ans », estime un ministre. Mais en décembre, surprise : la présentation de la réforme est repoussée au 10 janvier, après d’ultimes concertations menées cette semaine par Matignon.
« Il n’y a plus beaucoup de suspense: oui, ce sera 64 avec accélération de la loi Touraine », affirme le président de la CFTC, Cyril Chabanier. Soit la réforme votée chaque année par la droite au Sénat.
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