La fin du mois de février est l’occasion de faire le point. C’est souvent le point de crise des résolutions du Nouvel An. La nouveauté a disparu et le temps maussade ne se prête pas à l’encouragement ou à la reprise de la lutte. Toutes les bonnes résolutions en arrivent à ce stade, car il s’agit toujours de cultiver une bonne habitude, une vertu, et la vertu ne consiste pas seulement à vouloir quelque chose, mais aussi à trouver comment se motiver suffisamment pour surmonter les obstacles.
C’est comme suivre un entraînement de musculation – d’abord, vous voulez acquérir de la force, mais ensuite vient le moment de soulever des poids. Pour que les personnes occupées puissent prendre le temps de soulever des poids, elles doivent franchir une autre étape : la planification. Pour élaborer un plan et s’y tenir, il faut cultiver d’autres vertus telles que la prudence et la force d’âme.
En cette période de février, l’armée romaine est un bon modèle à étudier. Les Romains ne nous ont pas seulement offert le mot « vertu » (du latin « virtus », qui signifie « force »), mais ils nous ont aussi donné de bonnes idées sur la manière de l’obtenir. Leurs prouesses militaires illustrent la façon dont les bonnes habitudes se forment, non seulement par le désir, la discipline et la planification, mais aussi par la pratique des vertus qui y sont liées.
La mystique de l’armée romaine
Plus on comprend les limites de l’armée romaine, plus elle devient admirable et impressionnante. Contrairement aux Macédoniens d’Alexandre le Grand, les Romains n’ont pas été invaincus ; ils ont existé trop longtemps pour réaliser cet exploit – plus d’un millénaire ! Pourtant, les Romains ont entretenu une société et une culture capables d’absorber une défaite, même une défaite après l’autre, et de remporter la victoire sur le long terme. Ils n’employaient pas d’unités aussi impressionnantes que les éléphants d’Hannibal ou la cavalerie d’Alexandre, mais ils ont vaincu des armées dotées de telles unités à maintes reprises.
Les Romains savaient travailler avec leurs limites. Cela a commencé par leur discipline, car pendant la plus grande partie de leur histoire, les soldats romains n’étaient pas des professionnels au sens moderne du terme. Ils s’enorgueillissaient d’être des fermiers qui se battaient quand il le fallait.
Les Romains ont compensé l’absence de soldats professionnels par leur méthode consistant à utiliser la profondeur, l’espace et les renforts dans leurs lignes de combat.
Tout d’abord, les soldats romains s’entraînaient à combattre et à manœuvrer en unités d’environ 40 hommes. Ils se préparaient à la bataille en trois lignes, avec une première ligne d’unités séparées les unes des autres par des espaces, une deuxième ligne identique mais décalée dans les espaces de la première ligne, et une dernière ligne d’unités et d’espaces à l’arrière. En action, cela devait ressembler à un damier.
Au début de la bataille, les espaces entre les manipules (unité de légion) donnaient aux soldats une marge de manœuvre pour affronter l’ennemi. Lorsque la première ligne se fatiguait, elle pouvait se replier pendant que la deuxième ligne avançait. Si cela était fait de manière ordonnée, les Romains bénéficiaient d’un avantage incroyable : des troupes fraîches combattaient les soldats ennemis fatigués qui se trouvaient encore sur la ligne de bataille.
Cette tactique illustre un aspect important des bonnes habitudes, ainsi que de la victoire dans les batailles : Le paradoxe selon lequel la vertu ne consiste pas seulement à surmonter la difficulté, mais aussi à tirer parti de ses compétences et à penser de manière créative pour la rendre plus sûre. En d’autres termes, la vertu consiste à « travailler plus intelligemment, et non plus durement ».
Logistique
Les Romains semblaient ne jamais se contenter d’un seul avantage. Ils cherchaient non seulement à manipuler judicieusement la force pendant les batailles, mais aussi à les gagner avant même qu’elles n’aient lieu. C’est là qu’intervient l’expertise légendaire des Romains en matière de logistique, et tout est lié à la construction d’un bon camp.
Pendant la majeure partie de l’histoire militaire romaine, on attendait d’un bon soldat romain qu’il soit non seulement un bon combattant, mais aussi un bon technicien et un bon ingénieur. Chaque soldat transportait ses armes avec son équipement, ainsi que le matériel nécessaire à l’établissement du camp pendant la marche.
Même si l’armée ne se reposait qu’une journée, le camp était monté dans les règles de l’art. Chacun connaissait sa place dans le montage du camp, et chacun savait où se trouvaient les tentes de couchage, les bagages, le matériel, et même l’autel pour les sacrifices aux dieux. Le résultat de ces longs préparatifs assurait la sécurité contre les embuscades, la promesse d’une bonne nuit de sommeil et une meilleure chance d’avoir quelque chose à manger avant de partir au combat. Dans la mesure du possible, les Romains entraient dans la bataille frais et dispos, en bonne santé et parfaitement préparés.
Une société vertueuse
Il peut sembler étrange de considérer les Romains comme un peuple vertueux. On les considère généralement comme de rudes oppresseurs. Quoi qu’il en soit, la société romaine a fait preuve de prudence et de tempérance dans des domaines clés qui ont contribué à faire d’elle une puissance militaire.
D’abord simple puissance locale dans une petite région d’Italie centrale, Rome a progressivement établi sa domination mondiale en réussissant à assimiler d’autres peuples. Au lieu d’éliminer ou de soumettre les tribus et les nations qu’elle conquiert, Rome s’en fait généralement des alliés. Bien qu’il y ait eu des exceptions à cette règle (par exemple après des sièges longs et coûteux), et bien que cette politique soit devenue obsolète avec la transition de la République romaine à l’Empire romain, d’anciens ennemis, tels que les Étrusques, les Volsques, les Samnites et d’autres, se sont retrouvés, eux et leurs villes, épargnés, autorisés à se gouverner eux-mêmes, mais à une condition : qu’ils fassent les guerres romaines aux côtés des armées romaines. Rome bénéficiait ainsi de deux grands avantages : elle disposait d’une armée bien plus nombreuse que celle qu’elle aurait pu déployer seule, et les hommes qui combattaient avaient des raisons d’être reconnaissants et loyaux envers Rome.
On peut apprécier le caractère unique de cette situation en la comparant aux anciennes armées des Spartiates et des Perses. Les soldats spartiates étaient des citoyens de Sparte et étaient profondément attachés à leur nation, mais ils n’étaient jamais plus de 10.000 à la fois. Les grandes armées perses, comme celles qui ont envahi la Grèce, étaient énormes et composées d’hommes de nombreuses nations différentes, mais elles étaient des esclaves du roi perse, et non des alliés.
En agissant avec prudence et modération, du moins dans le contexte de l’époque, les Romains ont mis en place une structure sociale qui favorisait directement le succès militaire, en plus de la préparation avant la bataille et de la discipline pendant la bataille.
Nos résolutions
Comment l’étude de l’armée romaine peut-elle nous aider à prendre de bonnes habitudes ? En essayant de manger sainement, nous pourrions imiter la discipline romaine de planification en programmant des repas réguliers à des heures proches de celles où les envies de sucre se font sentir, ou en faisant des réserves d’en-cas sains et appétissants.
Ce plan applique la logistique romaine : Nous pourrions essayer d’éliminer les stress qui invitent à une alimentation malsaine. C’est ici que la vertu de prudence entre en jeu. Il est donc logique de la pratiquer intentionnellement. Nous pouvons lire davantage sur cette vertu et en tirer des enseignements pour développer notre capacité à la tempérance.
C’est grâce à la prudence et à la modération que les Romains ont pu remporter des succès militaires. Les gens d’aujourd’hui peuvent développer les mêmes compétences pour vaincre le vice, grandir dans la vertu et gagner les petites batailles de leur vie individuelle.
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