La clairière de Rethondes (nord), où Emmanuel Macron et Angela Merkel commémoreront ensemble samedi la signature de l’armistice avec l’Allemagne en 1918, avait été choisie par le généralissime des armées alliées Ferdinand Foch pour abriter les négociations en raison de son calme et de son isolement. Le 4 novembre 1918, le ministre d’État Mathias Erzberger et le diplomate Alfred von Oberndorff sont dépêchés comme négociateurs par le gouvernement allemand pour demander l’armistice.
Le 8 au petit matin, leur train s’arrête près de celui de Ferdinand Foch, stationné dans la discrète clairière de la forêt de Compiègne, où deux voies en épi sont aménagées pour l’artillerie lourde sur voie ferrée. Le maréchal français les accueille sans poignée de main protocolaire. A 9H00, les protagonistes s’attablent dans le wagon-restaurant du commandant en chef des forces alliés, équipé d’un groupe électrogène et de moyens de communication.
A la délégation qui demande quelles sont les « propositions » des puissances alliées pour arriver à un armistice, l’énergique maréchal répond: « Je n’ai pas de propositions à faire. Voulez-vous l’armistice? Dans ce cas, dites-le! » Les Allemands acquiescent. Ils écoutent les conditions arrêtées par les Alliés, proches d’une capitulation, qui mentionnent l’occupation de la rive gauche du Rhin. Foch fixe un ultimatum au 11 novembre. Dans la nuit du 10 au 11, les plénipotentiaires allemands discutent chacun des 34 articles de la convention d’armistice lue, puis traduite. A 5H20, le lundi 11 novembre, l’armistice est signé pour prendre effet à 11H00.
La clairière circulaire de Rethondes est située au bout d’une « Allée triomphale » inaugurée en 1922, que remontent les présidents français lors des cérémonies commémoratives. Une statue monumentale du maréchal Foch, installée en 1937, surplombe la « Dalle sacrée » posée au centre de la clairière où l’on peut lire: « Ici le 11 novembre 1918, succomba le criminel orgueil de l’Empire allemand vaincu par les peuples libres qu’il prétendait asservir ».
De part et d’autre affleurent une partie des deux voies de chemins de fer et les deux monuments matérialisant l’emplacement des wagons du maréchal Foch et des plénipotentiaires allemands. Le « wagon de l’armistice », où Adolf Hitler avait également fait signer l’armistice du 22 juin 1940, a été emporté par les Allemands et utilisé à des fins de propagande, avant d’être détruit en avril 1945. Une réplique du wagon a été reconstituée et installée depuis 1962 dans un bâtiment-musée qui attire 70.000 visiteurs par an.
D.C avec AFP
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