Les députés LR ont dénoncé mercredi un « fiasco » après l’échec de la commission spéciale sur les retraites à examiner tous les amendements sur le volet principal de la réforme, qui fera nombre de « perdants » selon eux.
« C’est un fiasco parlementaire et gouvernemental » et « une Bérézina à tous les étages », a affirmé lors d’une conférence de presse le patron des députés Les Républicains Damien Abad, selon qui « l’impréparation et l’amateurisme du gouvernement entraînent aujourd’hui ce simulacre de débat en commission spéciale ».
Pour le député des Vosges Stéphane Viry « l’échec était programmé, à défaut le gouvernement aurait eu un autre calendrier ».
« L’Assemblée nationale est entravée dans sa fonction législative »: @ViryStephane (LR) s’inquiète de la période de transition entre l’ancien et le nouveau système des #retraites et demande au Gvt de décaler l’examen du #PJL #DirectAN #QAG pic.twitter.com/ZgG4nHDGRp
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Dénonçant un « jeu de dupes » avec « une complicité cachée entre LFI (qui avait déposé 19.000 amendements en commission, NDLR) et le gouvernement », M. Abad a mis en garde contre l’usage éventuel de l’article 49-3.
Cette procédure permettant l’adoption d’un texte sans vote serait « totalement impensable » alors qu' »il n’y aurait eu ni vote en commission, ni dans l’hémicycle ».
#Retraites : « ce que je reproche au gouvernement, c’est qu’il avait un problème entre 8 et 17 milliards d’euros, il l’a transformé en problème à 350 milliards d’euros » @JulienAubert84 (LR) #BonjourChezVous pic.twitter.com/isgjMUE6dj
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« On demande aux députés de voter une réforme qui concerne 14% du PIB sans connaître les conséquences financières » ni la manière dont sera gérée la transition, a de son côté estimé le président du Sénat Gérard Larcher (LR) selon qui « il y a une part d’amateurisme et peut-être un manque de respect du parlement ».
Mais « on ne pourra pas museler les débats », a affirmé M. Abad, qui a notamment souhaité « qu’on puisse débattre du financement ».
Sur d’autres thèmes, tels que la pénibilité, « la seule fois où on (en) parlera c’est dans l’hémicycle, avec des règles très brutales de coercition » des temps de parole, a déploré le président de la Commission des Finances Eric Woerth.
« Il est anormal que vous n’ayez jamais aucune réponse sur les questions de financement », affirme @ericwoerth (LR).#DirectAN #Retraites pic.twitter.com/2aERITV6Ud
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M. Abad a aussi appelé à la « vigilance sur le calendrier », notamment sur la pause du 9 au 22 mars avant les municipales: « Il ne faut pas que la coupure soit entravée parce que le gouvernement n’arrive pas à gérer son calendrier. »
« Vous maltraitez les avocats comme vous maltraitez les Français »: @VatinPierre (LR) s’indigne du traitement réservé aux avocats dans la réforme des retraites et demande au Gvt la préservation du régime complémentaire pour les avocats, qui est excédentaire #DirectAN #QAG pic.twitter.com/cOtvEDVzxJ
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Les députés LR, favorables à un report à 65 ans de l’âge de départ à la retraite en contrepartie de mesures sur la pénibilité, organisaient ensuite un colloque avec des membres de la société civile sur le sujet.
#Retraites : « Le système universel que vous proposez prendra en compte toutes les périodes travaillées et non plus les 25 meilleures années ou les derniers 6 mois pour la fonction publique, c’est un changement radical pour les femmes », déplore @duboismarianne (LR).#DirectAN #QAG pic.twitter.com/4zPPPV67Pj
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Intervenant par vidéo, le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, qui a pris ses distances de LR mais est régulièrement évoqué pour représenter la droite à la présidentielle de 2022, a dénoncé une réforme « ni faite ni à faire ».
« La droite doit être sociale, ce qui ne veut pas dire l’assistanat », a ajouté M. Bertrand – qui avait porté la réforme des régimes spéciaux de 2008 – avant de féliciter ses ex-compagnons de parti: « Vous êtes les seuls à faire des propositions hyper-concrètes. »
S’appuyant sur une dizaine de profil-types, le groupe a détaillé dans une plaquette « pourquoi cette réforme va faire autant de perdants », depuis le mode de calcul « sur l’ensemble de la carrière et non plus les 25 meilleures années », jusqu’aux incertitudes sur la valeur du point qui « ne pourra jamais être totalement garantie ».
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