À l’issue d’une réunion entre les syndicats et Édouard Philippe, la CGT appelle à une nouvelle journée d’action nationale et interprofessionnelle le 9 janvier prochain.
Les discussions sur la réforme des retraites n’ont pas permis de sortir de l’impasse jeudi, à l’issue d’une réunion à Matignon qui a débouché sur l’annonce d’une nouvelle journée d’action le 9 janvier, prolongeant le conflit social au-delà de la période des fêtes malgré la fin de l’unité syndicale à la SNCF.
« Le Premier ministre est attaché à l’équilibre du système » de retraites, « de ce point de vue-là il n’y a pas eu de nouveauté », a regretté à sa sortie le dirigeant de la CGT, Philippe Martinez. « La CGT évidemment ne partage pas ce projet, donc au nom de l’intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU), je peux vous annoncer qu’une prochaine journée interprofessionnelle d’action aura lieu le 9 janvier prochain », a-t-il ajouté. « La seule chose de concrète, c’est que le Premier ministre n’a pas entendu la rue », a-t-il encore regretté.
@EliMartichoux : « Vous ne mettez pas la #grève en pause pour permettre aux Français de […] fêter #Noël. »
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT : « Le gouvernement dit ‘tous ceux qui ont un billet pourront voyager’. C’est jeter de l’huile sur le feu. » pic.twitter.com/bYURNK2cFi
— LCI (@LCI) December 20, 2019
Nouvelles réunions début janvier
Laurent Berger, le patron de la CFDT qui est, elle, favorable à un système universel par points, a « senti une ouverture » de la part d’Édouard Philippe, mais a constaté la persistance d’« un point dur » : « la recherche de l’équilibre à court terme » à travers un âge pivot à 64 ans assorti d’un bonus-malus pour inciter à travailler plus longtemps, auquel son syndicat est fermement opposé.
Il a évoqué de nouvelles réunions début janvier avec le gouvernement et précisé qu’il n’appelait pas à la journée de mobilisation interprofessionnelle du 9.
Ces réunions auront lieu « dans les premiers jours de janvier », a confirmé Édouard Philippe dans une allocution aux côtés de la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn, et du nouveau secrétaire d’État aux Retraites, Laurent Pietraszewski. Le Premier ministre a noté que « les discussions de ces derniers jours ont permis des avancées concrètes » et affirmé qu’il y avait des « marges de manœuvre » sur l’âge d’équilibre.
#Retraites Des désaccords persistent, mais avec une volonté de les surmonter. Il est donc important que le dialogue social continue au mois de janvier. pic.twitter.com/UbA50trRYh
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) December 19, 2019
Le Noël des grévistes
Par ailleurs, « plusieurs organisations syndicales ont demandé l’ouverture de la retraite progressive à la fonction publique, en particulier aux enseignants et aux personnels hospitaliers, idée à laquelle je souscris totalement », a déclaré le chef du gouvernement, précisant qu’une concertation à ce sujet débuterait en janvier « pour aboutir rapidement ».
Des « avancées », selon M. Philippe, qui « doivent permettre une reprise du travail dans les entreprises de transport public ». Il en a appelé « à la responsabilité de chacun pour permettre aux millions de Français qui le souhaitent de rejoindre leurs familles en cette fin d’année », après deux semaines de grève à la SNCF et la RATP.
Depuis le lancement de la réforme, malgré les oppositions, j’ai été très clair : le gouvernement ne reviendra pas sur la suppression des régimes spéciaux. J’ai fait part en revanche de ma volonté d’effectuer cette suppression sans brutalité. Et nous allons y arriver. #retraites pic.twitter.com/Yj4zLfpSWI
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) December 19, 2019
Il s’est vu opposer une fin de non recevoir de la CGT-Cheminots, premier syndicat à la SNCF. « La grève continue », a annoncé son secrétaire général, Laurent Brun, avec « deux actions » programmées : « le Noël des grévistes et des rassemblements le 28 décembre ».
Mais l’unité syndicale a vécu à la SNCF : l’Unsa ferroviaire, deuxième syndicat, a appelé à une « pause pour les vacances scolaires » après avoir « constaté une position d’ouverture de la part du gouvernement ».
SUD-Rail (3e) a prévu de son côté d’« entretenir le mouvement », selon son secrétaire fédéral Erik Meyer.
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