Élisabeth Borne envisage une dissolution de l’Assemblée nationale, en cas de blocage durable de la part des députés. Une annonce qui fait suite à celle du président de la République un mois plus tôt.
Élisabeth Borne était, pour la première fois, en déplacement à l’étranger. Elle s’est rendue ce week-end à Lisbonne (Portugal). Dans une interview accordée au journal portugais Publico, la Première ministre française a mentionné la possibilité de dissolution de l’Assemblée nationale, le gouvernement faisant face au blocage de l’opposition. Cette dissolution conduirait immanquablement à de nouvelles élections législatives.
« Prêts à tout pour faire tomber le gouvernement, y compris à abandonner leurs valeurs »
« S’il y a une alliance pour faire tomber le gouvernement de la part de groupes qui ne peuvent pas gouverner ensemble, revenir aux urnes peut être un chemin », a-t-elle indiqué au média portugais.
Plusieurs motions de censure ont été déposées par la Nupes et le RN. Celle du 24 octobre, évoquée par la Première ministre, a été rejetée à 50 voix près. Élisabeth Borne dénonce une alliance « choquante », conduisant à une « impasse », la gauche s’étant réjouie d’avoir eu le soutien du Rassemblement national pour tenter de renverser le gouvernement.
Pointant « certains leaders de gauche », elle a effectivement souligné qu’ils sont « prêts à tout pour faire tomber le gouvernement, y compris à abandonner leurs valeurs ». Cette « alliance » avait provoqué des critiques aussi bien dans le camp de la droite que de la majorité, créant de surcroît un malaise au sein de la gauche.
« Pas de majorité crédible qui puisse exister entre la Nupes et le RN »
Étant donné que le gouvernement d’Élisabeth Borne ne dispose que d’une majorité relative, sans le soutien d’un autre groupe parlementaire – les Républicains refusant toute alliance –il est impossible de valider des projets de loi.
Toutefois, la cheffe du gouvernement se rassure, car « on voit bien qu’il n’y a pas de majorité crédible qui puisse exister entre la Nupes et le RN, leurs électeurs ne partagent en aucune façon la même vision de la société », a-t-elle avancé.
Une dissolution déjà évoquée par Emmanuel Macron fin septembre
Emmanuel Macron avait déjà évoqué, en septembre dernier, cette possibilité de dissolution si une motion de censure était adoptée. Il avait alors brandi cette menace dans le cas où le dossier de la réforme des retraites – qui suscite de nombreuses oppositions – ne pouvait être adopté en janvier prochain. Le chef de l’État avait effectivement déclaré lors d’un dîner à l’Élysée : « Si c’est la chienlit, tout le monde repart en campagne. »
Deux nouvelles motions de censure ont été débattues puis rejetées ce lundi 31 octobre par l’Assemblée nationale. Le gouvernement multiplie les recours à l’article 49-3 de la Constitution depuis environ une semaine, ce qui lui permet de faire passer le texte qu’il présente, sans vote, mais qui autorise les oppositions à déposer des motions de censure. Pour voter le budget 2023 et celui de la Sécurité sociale, l’article 49-3 a déjà été enclenché trois fois.
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