Royaume-Uni : Axel Rudakubana jugé pour le meurtre de trois fillettes, à l’origine d’émeutes anti-immigration

Par Epoch Times avec AFP
20 janvier 2025 15:10 Mis à jour: 20 janvier 2025 15:20

Son attaque au couteau a choqué le Royaume-Uni et déclenché les émeutes les plus violentes depuis 13 ans dans le pays : le tueur présumé de trois fillettes en Angleterre fin juillet est jugé à partir de lundi devant la cour criminelle de Liverpool.

Axel Rudakubana, 18 ans, est accusé d’avoir tué Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans et Alice da Silva, 9 ans, le 29 juillet à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre, lors d’un cours de danse inspiré de la star de la pop Taylor Swift.

Dix autres personnes ont été blessées, dont huit enfants, dans l’une des pires attaques à l’arme blanche que le pays ait connu depuis des années.

Une vague de réactions horrifiées dans le pays

L’attaque de Southport a suscité une vague de réactions horrifiées dans le pays. Le roi Charles III s’est rendu en août sur les lieux pour rencontrer les enfants ayant survécu. Au lendemain de l’attaque, la chanteuse Taylor Swift, alors au milieu de sa tournée planétaire, s’est dite « complètement choquée ». Selon plusieurs médias, la star a rencontré deux des fillettes blessées en marge de ses concerts à Londres en août.

Le prince William et son épouse Kate se sont aussi rendus à Southport en octobre et ont rendu hommage aux secours. Il s’agissait du premier engagement conjoint du couple depuis la fin de la chimiothérapie de la princesse.

Quatre semaines de procès

Si la motivation terroriste n’a pas été retenue, en octobre, Axel Rudakubana a également été inculpé pour « détention d’informations susceptibles d’être utiles à une personne commettant ou préparant un acte de terrorisme », la police l’accusant d’avoir produit de la ricine, un poison extrêmement toxique, et d’avoir détenu un manuel d’entraînement d’Al-Qaïda.

En amont de son procès, il a déjà comparu à plusieurs reprises devant le tribunal, par lien vidéo depuis sa prison, mais a refusé de s’exprimer. Lors d’une audience mi-décembre, il a refusé de dire s’il plaidait coupable ou non. En conséquence, le juge a considéré qu’il niait les charges retenues contre lui. Le procès doit durer quatre semaines.

De violentes manifestations anti-immigration

Suite à l’attaque meurtrière, de violentes manifestations anti-immigration ont eu lieu dans la foulée dans des dizaines de villes en Angleterre et en Irlande du Nord.

Un site de fausses nouvelles avait publié à tort que l’auteur de l’attentat était un immigrant clandestin musulman figurant sur une liste de surveillance terroriste et arrivé au Royaume-Uni en zodiac, rapportait notre journal.

En réalité, Axel Rudakubana est né au Pays de Galles dans une famille originaire du Rwanda, et vivait à Banks, une commune près de Southport.

Les violences ont duré plusieurs jours, durant lesquels des émeutiers s’en sont pris à des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile, des mosquées, et des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre, mobilisées en masse, ou avec des contre manifestants. Le 8 août, des milliers de personnes se sont rassemblées à travers le pays pour dire « stop à l’extrême droite » et contre le racisme et l’islamophobie. Bien qu’Axel Rudakubana soit mineur au moment des faits, la justice a autorisé la révélation de son identité face aux rumeurs circulant sur lui.

Un manifestant tient une pancarte sur laquelle on peut lire « Les racistes ne sont pas les bienvenus ici » lors d’une contre-manifestation après les manifestations anti-immigration à Londres, le 7 août 2024. (BENJAMIN CREMEL/AFP via Getty Images)

« Une grande partie de la population se sent désenchantée »

Le Premier ministre travailliste Keir Starmer, arrivé quelques semaines plus tôt au pouvoir, avait dénoncé des émeutes d’« extrême droite » et promis la plus grande fermeté pour les auteurs de ces violences et pour ceux qui les ont attisées en ligne.

À la mi-décembre, plus de 410 personnes avaient été condamnées dans tout le pays en lien avec ces émeutes, dont plus de 360 à de la prison ferme, selon un décompte réalisé par l’agence de presse britannique PA. Deux hommes ont écopé de neuf ans de prison, la peine la plus lourde prononcée dans le cadre de la répression de ces violences.

« Ils n’ont pas abordé l’un des principaux problèmes du Royaume-Uni, à savoir l’immigration clandestine. L’un des plus grands défis, et une erreur massive de Keir Starmer, est de vouloir salir toute personne qui manifeste, sans parler de ceux qui ont participé à des émeutes, en les qualifiant d’extrême droite », avait déclaré à Epoch Times l’expert en sécurité Will Geddes.

« Le nœud du problème, c’est qu’au Royaume-Uni, une grande partie de la population se sent désenchantée et très déçue », a-t-il ajouté. « L’une des plus grandes erreurs commises par la police a été de ne pas divulguer des informations claires qui satisferaient le grand public. Cela aurait au moins permis de désamorcer la colère au vitriol, potentiellement raciale, qui a été attisée à la suite de cette affaire », a-t-il ajouté.

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