Le secteur de la pomme de terre tire la sonnette d’alarme car les sécheresses de 2022 ont entraîné une diminution de la production de pommes de terre en France.
Dans un communiqué publié fin août, l’Union Nationale des Producteurs de Pommes de terre (UNPT) alerte sur la situation exceptionnelle que vit la filière cette année : une baisse de 20% environ, voire de 30 à 50% dans certaines régions, des rendements pour 2022.
La sécheresse et les fortes chaleurs de cet été sont à l’origine de cette baisse de production. « L’effet conjugué des températures chaudes qui bloquent la pomme de terre et du manque d’eau qui limite fortement le développement des tubercules et l’acquisition de la taille visée, c’est la double peine », explique Loïc Le Meur, responsable technique et économique à l’UNPT.
Les Hauts-de-France impactés
La région des Hauts-de-France qui concentre 64% des récoltes en France, a été particulièrement touchée par le manque d’eau.
« Une pomme de terre a besoin de 450 millimètres d’eau pour grossir. Mais mes plantations n’ont eu que 100 à 120 millimètres », se désole ainsi Benjamin Janssen, producteur de pommes de terres dans le Nord, près de Dunkerque, sur Actu.fr. « Concrètement, la pomme de terre a eu seulement le tiers de ce qu’elle aurait dû avoir en eau. Et comme son cycle de production est terminé, même s’il pleut à nouveau dans les prochaines semaines, on ne peut plus rien faire. »
Son exploitation de 25 hectares de patates destinées à la transformation aura connu un rendement exceptionnellement bas.
« D’habitude, je récolte entre 45 et 48 tonnes de pommes de terres à l’hectare. Cette année, je vais plutôt avoir des rendements de 30 à 38 tonnes… Ça fait une sacrée différence », déplore M. Janssen.
Des conséquences pour les producteurs et les consommateurs
Une sacrée différence qui se chiffre à près d’1,5 million de tonnes de pommes de terre qui manquent, soit 200 millions d’euros, estime l’UNPT.
Avec 8 millions de tonnes de pommes de terre récoltées par an et 16 000 professionnels spécialisés dans la production, la France s’élève au rang de premier exportateur mondial en frais.
Face au risque pour les producteurs, de ne pas pouvoir honorer les contrats passés avec les distributeurs et les industriels, ceux-ci risquent de subir une baisse de leurs rémunérations. Aussi l’UNPT lance-t-elle un appel à l’État : « L’UNPT appelle dès à présent à la revalorisation des prix payés aux producteurs et une meilleure répartition de la valeur ajoutée notamment avec la grande distribution, à l’assouplissement contractuel des volumes engagés non livrés par les producteurs et à l’amorce rapide d’une réflexion sur la mise en place d’un dispositif d’aide d’État exceptionnel visant à soutenir financièrement les producteurs et les inciter à poursuivre cette production ».
Côté consommateurs, il faudra peut-être s’attendre à des pommes de terre plus petites et donc des frites plus courtes. Si l’UNPT écarte le risque de pénurie, elle alerte toutefois sur la probabilité d’une hausse des prix de la pomme de terre.
« De toute façon, il y aura un levier économique : pour continuer à produire, les agriculteurs devront monter les prix », souligne Benjamin Janssen. D’autant plus que les autres producteurs (de légumes, de céréales…) augmentent aussi leur prix. Et cette hausse va sans doute se répercuter dans les supermarchés. »
Il faut déjà attendre les récoltes, prévues entre mi-septembre et mi-octobre.
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