Huawei est dans le collimateur des États-Unis qui soupçonnent le numéro un mondial des équipements 5G d’espionnage au profit de Pékin.
L’opérateur Bouygues Telecom a annoncé le 27 août qu’il allait retirer 3 000 antennes de téléphonie mobile Huawei d’ici à 2028 dans les zones très denses en population à la demande du gouvernement français, pour des raisons de sécurité du futur réseau 5G.
« Nous n’aurons plus aucune antenne Huawei dans les zones très denses » d’ici à 2028, a expliqué Olivier Roussat, le président de Bouygues Telecom, lors d’une conférence téléphonique organisée à l’occasion de la publication des résultats semestriels. Cela implique de démonter 3 000 antennes, a-t-il expliqué.
Bouygues Telecom compte au total environ 21 500 antennes aujourd’hui sur le territoire national, selon les chiffres du groupe. « Le gouvernement a choisi une gestion pragmatique, qui laisse le temps aux opérateurs de s’adapter », a commenté Sylvain Chevallier, spécialiste en télécoms et associé du cabinet conseil Bearing Point. « Mais à terme, c’est clair, il n’y aura plus de Huawei dans le paysage » concerné par la 5G.
Alors que la situation de Huawei sur les marchés européens demeure incertaine, Bouygues Telecom a annoncé son intention de faire une croix sur les services de l’équipementier chinois. 3 000 antennes vont ainsi être démontées. https://t.co/6qpdhS4eWO
— Les Numériques (@lesnums) August 29, 2020
Espionnage
Huawei, numéro un mondial des équipements 5G, est dans le collimateur des États-Unis qui le soupçonnent d’espionnage au profit de Pékin. L’administration Trump fait pression sur les pays alliés pour qu’ils renoncent à utiliser ses équipements.
Début juillet, l’agence nationale chargée de la sécurité informatique en France avait fait savoir qu’elle restreindrait fortement les autorisations d’exploitation des opérateurs français partenaires du groupe. Ces derniers avaient alors évoqué la nécessité de démonter leurs équipements actuels en cas d’incompatibilité avec ceux d’autres fabricants.
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Négociation financière
Dans les zones qui ne sont pas des zones très denses (57% de la population française), « a priori l’État français n’a pas de contre-indication dans l’usage des équipements Huawei » pour la 5G, a précisé Olivier Rossat.
Pour M. Rossat, le temps laissé pour démonter les antennes est « assez raisonnable en termes d’impact financier dans nos résultats opérationnels ». Bouygues n’en est pas moins en train de négocier avec l’État une compensation financière pour ce démontage, a-t-il rappelé.
Dans le détail, Bouygues Telecom, qui n’utilise déjà pas d’antennes Huawei à Paris, ne pourra pas utiliser d’antennes Huawei pour la 5G à Strasbourg, Brest, Toulouse et Rennes, a expliqué l’opérateur. Dans ces villes se trouvent des installations stratégiques pour la France, comme le port militaire et une base de sous-marins nucléaires à Brest, le siège d’Airbus à Toulouse, ou des centres opérationnels clef en cybersécurité à Rennes.
Dans quatre autres villes qu’il n’a pas citées, Bouygues Telecom pourra continuer d’utiliser des antennes Huawei pour la 5G jusqu’en 2023. Pour un autre paquet de neuf villes, le délai est porté à 2025, tandis que sur le reste de la zone très dense, il est porté à 2028.
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