Les États-Unis ont exprimé jeudi leur « préoccupation » face à la « situation inquiétante » dans l’État Rakhine, demandant aux autorités birmanes de garantir l’accès à cette région du nord-ouest de la Birmanie où une explosion de violence pousse massivement les musulmans Rohingyas à s’enfuir.
Mais le département d’État américain a refusé de dire si Washington envisageait des sanctions contre le gouvernement birman, dirigé de facto par la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, et s’il jugeait crédibles les accusations de massacres soutenus par les autorités birmanes.
« Il y a eu de nombreux déplacés après des allégations sérieuses de violations des droits de l’homme, parmi lesquelles des villages rohingyas brûlés et des violences de la part des forces de sécurité ainsi que de civils armés », a déclaré la porte-parole du département d’État Heather Nauert devant la presse à Washington.
« Nous condamnons à nouveau les attaques meurtrières contre les forces de sécurité birmanes, mais nous nous joignons aux appels de la communauté internationale pour que ces forces empêchent de nouvelles attaques contre les populations locales dans le respect de la loi et des droits de l’homme », a-t-elle ajouté.
D’après l’ONU, qui craint une crise humanitaire, quelque 164.000 personnes, la plupart Rohingyas, ont fui au Bangladesh depuis le 25 août. Elles fuient les violences dans leur région depuis les attaques contre des postes de police par les rebelles de l’Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), qui dit vouloir défendre les droits bafoués de cette minorité musulmane.
Depuis, l’armée birmane a lancé une vaste opération dans cette région pauvre et reculée, qui a fait plus de 430 morts, principalement des « terroristes » rohingyas, selon les forces de sécurité.
« C’est un endroit difficile d’accès, on a du mal à avoir des informations », a expliqué la porte-parole de la diplomatie américaine. « C’est une situation compliquée, c’est un pays compliqué », a-t-elle insisté, appelant les autorités à « faciliter l’accès immédiat aux populations touchées qui ont besoin urgemment d’une aide humanitaire ».
Heather Nauert a refusé d’attribuer à l’une des parties la responsabilité des dernières violences et n’a pas voulu répondre aux questions sur d’éventuelles sanctions internationales.
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