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Strasbourg : manifestation de policiers suite aux propos d’Emmanuel Macron

décembre 10, 2020 23:38, Last Updated: décembre 12, 2020 11:23
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Devant l’hôtel de police de Strasbourg, une cinquantaine d’agents ont procédé à des contrôles d’automobilistes pour faire part de leurs revendications.

Dans le centre de Strasbourg le 10 décembre vers 22h30, une cinquantaine d’agents de la police nationale, en tenue ou en civil avec un brassard, ont organisé un barrage filtrant pour « sensibiliser » la population à leur situation et exprimer leur « mécontentement » après les déclarations du président Emmanuel Macron début décembre.

« Notre police n’est ni raciste ni violente, elle est républicaine », a déclaré Sylvain André, délégué départemental d’Alternative Police CFDT. « On compte sensibiliser la population et faire part de notre mécontentement suite aux propos du président de la République ».

Le 4 décembre dernier, sur le média en ligne Brut, le président Macron avait jugé « insoutenable » que les contrôles policiers ciblent davantage les jeunes dont la peau « n’est pas blanche ». Le chef de l’État a également admis qu’il existait « des violences par des policiers », expression qu’il a dit préférer à celle de « violences policières ».

« On tient la République à bout de bras tous les samedis »

« On se sent stigmatisés. Ces propos laissent entendre que nous faisons des contrôles au faciès », a déploré Christophe Rouyer, secrétaire départemental du syndicat Alliance. « Les lieux ou nous faisons davantage de contrôle, c’est là où des trafics existent. Le nier, c’est le cautionner ».

« Nous sommes là pour protéger la tranquillité des gens. On attend plus de considération de notre hiérarchie comme des plus hauts dirigeants du pays », a déclaré Emmanuel Georg, délégué Unité SGP Police. « Ils le savent, on tient la République à bout de bras tous les samedis », a-t-il ajouté en référence à la succession de manifestations depuis l’émergence du mouvement des « Gilets jaunes ».

« On nous traîne dans le caniveau »

Un cortège d’une dizaine de véhicules de police s’est ensuite rendu jusqu’à la Préfecture du Bas-Rhin pour manifester son mécontentement devant le bâtiment. « Il y a une forme d’abandon », a estimé David Kozlowski, délégué départemental d’Unsa Police. « Se faire traiter ainsi, ce n’est pas normal : un temps on nous présente comme des héros, puis on nous traîne dans le caniveau, on le vit mal ».

L’ensemble des organisations syndicales présentes ont réclamé un« renforcement de moyens pour la police secours », pointant une incapacité à répondre « à tous les appels au 17 qui nécessitent une intervention »« Au niveau de la direction départementale de la sécurité publique du Bas-Rhin, il manque une cinquantaine d’effectifs, c’est impossible de gérer l’ensemble des missions », a déclaré Christophe Rouyer.

Les syndicats ont aussi exprimé un « besoin de formation ». « La formation c’est très très ‘light’ dans la police nationale », a regretté Sylvain André.

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