« Il en faut parler » : face à la vague de suicides dans l’institution, le patron de la police nationale a envoyé vendredi une lettre aux 150.000 policiers dans laquelle il encourage la libération de la parole sur un sujet tabou au sein des forces de l’ordre.
Cette démarche, inédite de la part de la haute hiérarchie, intervient alors que 28 suicides ont d’ores et déjà été comptabilisés au sein de la police nationale depuis le début de l’année.
???????? Paris. Un policier se donne la mort dans les locaux de son unité, 28e suicide dans la police en 2019 https://t.co/YJn1jDUeA4 pic.twitter.com/qJ9WmZhJN0
— Revue de presse Police & Réalités (@PoliceRealites) 18 avril 2019
C’est un chiffre « hors norme », avait commenté auprès de l’AFP, un cadre de la sécurité publique. Sur l’ensemble de l’année 2018, 35 policiers avaient mis fin à leurs jours.
Dans sa lettre à l’ensemble des fonctionnaires de police, dont l’AFP a eu copie, le directeur général de la police nationale (DGPN) Éric Morvan enjoint à parler du suicide, une démarche qui ne va pas nécessairement de soi dans l’institution.
« Plusieurs de nos collègues ont mis fin à leurs jours. Certains penseront peut-être que ce dramatique enchaînement relève d’un facteur mimétique et que, plus on parle du suicide, plus on prend le risque d’en susciter, dans un contexte rendu encore plus difficile par la charge opérationnelle », prévient Éric Morvan.
Unis, tous ensemble pour trouver des solutions. On ne se suicide sans doute pas juste parce qu’on est policier. Mais on doit tout faire pour favoriser la fierté d’être policier. Il faut repenser la police en profondeur. #FDO #Police #suicides pic.twitter.com/4bLtoHMRBA
— Commissaires Police Nationale SCPN (@ScpnCommissaire) 18 avril 2019
« Il faut en parler. Sans crainte d’être jugé. Il faut se confier, se persuader qu’avouer un mal-être n’est jamais une faiblesse », enjoint à l’inverse le numéro un de la police.
« La responsabilité humaine que l’on doit reconnaître à celui ou celle qui prend cette terrible décision ne nous exonère pas de la nôtre », ajoute le DGPN, qui évoque « un devoir collectif » y compris et surtout des chefs, dont le management est souvent pointé du doigt par les organisations syndicales de gardiens de la paix.
Après les suicides de deux nouveaux fonctionnaires jeudi, une intersyndicale avait appelé à des rassemblements et minutes de silence devant tous les commissariats de France ce vendredi, à la mi-journée.
IM avec AFP
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