Les bonds et sauts périlleux défiant la gravité de la danse classique chinoise ont certainement attiré plus d’un jeune danseur à se lancer dans cette forme d’art ancien. Daniel Zhang est l’un d’eux.
« J’étais le genre d’enfant qui ne pouvait pas rester assis, je bougeais tout le temps », dit Daniel. À l’âge de 8 ou 9 ans, il a assisté à un spectacle de danse classique chinoise où il a vu son cousin plus âgé faire un saut en l’air – et y rester apparemment un certain temps – avant de revenir au sol. Il a été impressionné et s’est mis en tête de devenir danseur.
D’un naturel athlétique et souple, Daniel Zhang, désormais étudiant à l’Académie des arts Fei Tian, avait toutes les qualités requises pour devenir danseur. Mais il a vite appris que, même s’il n’avait aucun obstacle physique à l’apprentissage de la danse classique chinoise, il devait surmonter certains obstacles culturels.
« J’ai grandi en Occident, il était donc un peu plus difficile de comprendre ce sentiment d’être Chinois », a-t-il déclaré. Ses professeurs lui faisaient la démonstration d’un mouvement et il le copiait à la lettre – du moins le pensait-il – mais ils n’étaient pas satisfaits. Ils lui disaient : « Tu dois ressentir le sens profond des mouvements », mais il ne parvenait pas à comprendre. « Tu exécutes le mouvement, mais tu ne danses pas », lui disaient-ils, ou pire, « ça manque de présence ». Petit à petit, il a commencé à comprendre.
Après tout, la danse classique chinoise a des racines anciennes, qui s’est affinée pendant des milliers d’années grâce à la sagesse culturelle transmise par chaque dynastie. Il s’agit de l’un des systèmes de danse les plus complets au monde, composé de postures et de mouvements uniques, typiquement chinois. Saisir le rythme de cette forme de danse, c’est comprendre la culture traditionnelle chinoise, un héritage qui a failli être perdu après que le communisme a envahi la Chine.
Le 4 septembre, Daniel Zhang mettra sa compréhension à l’épreuve en incarnant pour la première fois l’une des figures culturelles les plus emblématiques de la Chine lors du 9e concours international de danse classique chinoise de NTD. Cette année, le concours présentera des techniques perdues qui ont été récupérées et développées par la compagnie de renommée mondiale Shen Yun Performing Arts, dont les artistes font partie du jury du concours. Plus d’une centaine de participants ont posé leur candidature, dont environ la moitié pourrait accéder aux demi-finales.
« C’est une excellente occasion de m’améliorer », a déclaré Daniel. « Du choix de la musique à la chorégraphie, l’ensemble du processus révèle vraiment vos forces et vos faiblesses. »
Le « poète immortel »
Le poète de la dynastie Tang, Li Bai, est l’un des artistes à l’origine de l’« Âge d’or de la poésie chinoise ». Son œuvre Drinking Alone by Moonlight (buvant seul au clair de lune) est l’une des pièces les plus connues de la poésie chinoise, et a été traduite dans de nombreuses langues. Daniel a mis en danse l’écriture de ce poème par Li Bai.
Li Bai est un personnage célèbre souvent représenté, et de multiples manières, dans la danse classique chinoise. Il s’agit d’un personnage que l’ensemble des juges et des concurrents connaissent bien. La vie de Li Bai se reflète dans sa poésie, et celle-ci a influencé les arts et la culture d’une époque, restant populaire même aujourd’hui.
« Lorsque j’ai entendu la musique et vu les mouvements, j’ai été très impressionné », a déclaré Daniel. Il a senti qu’il pouvait s’identifier à ce poète, et a cherché à adapter les mouvements et la chorégraphie pour mieux lui correspondre.
« Il y a un sentiment particulier dans la pièce que j’ai trouvé intéressant », a-t-il déclaré. Ici, le poète boit seul, avec pour seuls compagnons la lune au-dessus de lui et son reflet en dessous. Il y a une solitude qui donne à réfléchir dans cette histoire, mais Li Bai s’amuse quand même, affirme Daniel. Bien que ce poème soit le plus connu du poète, plusieurs autres histoires le présentent comme un personnage de cape et d’épée avec une joie de vivre, a-t-il expliqué. « Dans toutes les autres histoires, il est très sûr de lui, ouvert, alors lorsque vous dansez cette pièce, c’est un sentiment intéressant », a expliqué Daniel.
Le cœur à l’ouvrage
Une nouvelle composante du programme de danse de Shen Yun et de l’Académie des Arts Fei Tian – et un élément auquel les juges accorderont une attention particulière – est la méthode du « corps guidant les mains ». Il s’agit d’une technique dont on parle souvent dans le monde de la danse, car elle augmente l’expressivité des mouvements du haut du corps, tout en allongeant les membres et en créant une façon plus efficace d’utiliser la force et l’énergie. Cependant, alors que cette technique de danse est idéale, Shen Yun et son académie ont été les premiers à l’inclure dans leur programme d’enseignement.
« Il s’agit de savoir comment vous utilisez votre force, et comment la force commence. Vous partez de l’intérieur – votre corps devient une partie de votre bras », explique Daniel. « Vous devez commencer par le cœur, par ce noyau intérieur ici, qui met en mouvement vos membres extérieurs. Et de cette façon, votre corps tout entier semble léger, et les mouvements sont si nets. »
Danse classique chinoise
En plus du « corps guidant les mains », les danseurs de Shen Yun utilisent la méthode des « hanches guidant les jambes », qui n’a jamais été intégré dans les enseignement de la danse au cours de l’histoire, mais qui aide de façon similaire les mouvements du bas du corps du danseur.
Ce nouvel apprentissage a été particulièrement éclairant pour ces étudiants de danse classique chinoise, car cette forme d’art consiste à exprimer des sentiments intérieurs, et chaque artiste qui la pratique recherche la plus belle façon de le faire sur scène.
« Chaque mouvement a une signification, chaque geste a quelque chose derrière lui », a déclaré Daniel. « La danse est un moyen de transmettre des pensées et des émotions – les professeurs m’ont dit que tout ce que tu as sur le cœur sortira à travers tes émotions. »
C’est pourquoi il est essentiel de cultiver un cœur de bonté, a dit Daniel. « Si vous vous sentez agacé, cela se verra. » Il cherche plutôt à offrir au public un sentiment de calme et de paix intérieure. « Si vous pouvez retenir cette paix, vous pouvez l’exprimer. »
« La danse exige que vous ayez une grande volonté », ajoute Daniel. « Vous devez avoir le cœur ouvert. » Qu’il s’agisse de faire les étirements difficiles nécessaires pour rester souple ou de montrer ses sentiments intérieurs sur scène, il faut constamment relever ces défis avec une attitude positive et d’acceptation, a appris Daniel.
« Il faut vraiment se regarder en face », a-t-il déclaré.
La finale du concours sera diffusée sur NTD.com le 5 septembre de 13 heures à 17 h 30 (heure de l’Est), soit de 19 h à 23 h 30 (heure de Paris), et la cérémonie de remise des prix commencera à 19 heures (heure de l’Est), soit 1 h (heure de Paris).
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