Le pape François a critiqué la position du président Joe Biden sur l’avortement, qui est en contradiction avec sa foi catholique. Il y a quelques semaines le Vatican avait salué la décision de la Cour suprême des États‑Unis d’annuler l’arrêt Roe v. Wade.
« Un mois après la conception, l’ADN du fœtus est déjà là et les organes sont à leur place. Il y a une vie humaine », a déclaré le pape dans une interview accordée à Univision. « Est‑ce juste d’éliminer une vie humaine ? »
Le pape a ensuite conseillé à Biden de rencontrer son prêtre.
« Je m’en remets à la conscience [du président Biden] et je lui demande de parler à son évêque, à son pasteur, à son curé au sujet de cette incohérence. »
En juin, l’Académie pontificale pour la vie au Vatican a publié une déclaration saluant la décision de la Cour suprême sur l’avortement. Elle a affirmé que la défense de la vie humaine ne peut se limiter au seul domaine des droits individuels, car la vie elle‑même est une question de « grande importance sociale ».
À une époque où la société occidentale perd sa « passion pour la vie », la décision de la Cour suprême est une « puissante invitation à réfléchir » sur la question, a déclaré Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie.
Biden et les membres de sa famille fréquentent l’église catholique Holy Trinity dans l’archidiocèse de Washington, qui est supervisée par le cardinal Wilton Gregory. Le cardinal a fait savoir que l’excommunication ne devrait être qu’un dernier recours pour résoudre le problème d’un homme politique catholique favorable à l’avortement. Il n’a pas refusé la communion à Biden.
En mai, l’archevêque de San Francisco, Salvatore Joseph Cordileone, a interdit à la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi (Parti démocrate‑Californie), de recevoir la communion du fait de son soutien à l’avortement.
Contourner la décision de la Cour suprême
Biden a déclaré que c’était un « triste jour » pour les États‑Unis lorsque la Cour suprême a annulé le jugement Roe v. Wade, déclarant que les membre conservateurs de la cour avaient fait preuve d’extrêmisme.
Le 30 juin, Biden a annoncé qu’il soutiendrait la fin de la procédure de blocage à 60 voix au Sénat pour permettre l’adoption de projets de loi légalisant l’avortement au niveau fédéral. Cependant, les plans de Biden ont été anéantis lorsque deux démocrates – les sénateurs Kyrsten Sinema (Arizona) et Joe Manchin (Virginie‑Occidentale), ont annoncé qu’ils ne soutiendraient pas la suppression du filibuster.
S’adressant aux journalistes ce 10 juillet, Biden a affirmé qu’il avait demandé à ses conseillers de déterminer s’il avait le pouvoir de déclarer une urgence de santé publique sur les avortements, garantissant ainsi l’utilisation des ressources fédérales pour promouvoir l’accès à l’avortement.
Dans l’opinion majoritaire pour l’arrêt Roe v. Wade, le juge de la Cour suprême Samuel Alito a fait remarquer que la Constitution des États‑Unis n’interdit pas aux citoyens de chaque État de réglementer ou d’interdire l’avortement.
« La Constitution ne fait aucune référence à l’avortement, et aucun droit de ce type n’est implicitement protégé par une quelconque disposition constitutionnelle, y compris celle sur laquelle les défenseurs de Roe et Casey s’appuient principalement aujourd’hui – la clause de procédure régulière du quatorzième amendement », a‑t‑il déclaré.
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