Tony Nellec était patrouilleur entre Nice et La Turbie. Dimanche 3 mars, il a été mortellement percuté sur l’A8. Invités sur le plateau de BFMTV ce vendredi 8 mars, deux de ses enfants se sont exprimés. Ils souhaitent que ce drame serve d’avertissement et permette de faire comprendre aux automobilistes les dangers auxquels cette profession est confrontée.
En 2013 déjà, Tony Nellec avait failli perdre la vie dans des circonstances similaires. « Le camion a foncé sur nous, j’en tremble encore », avait expliqué en 2018 à Var-Matin le patrouilleur de 54 ans qui vient de décéder ce 3 mars, après avoir été percuté par un jeune automobiliste à trois kilomètres du péage de la Turbie.
Les automobilistes « ne sont pas tous seuls sur la route »
Le quinquagénaire intervenait « sur les accidents, les pannes, les obstacles, les animaux qui divaguent sur la voie », avait-il également expliqué à Var-Matin il y a 5 ans. Le matin de cet accident mortel, des pluies torrentielles s’étaient abattues dans la région. À tel point que ce père de famille avait envoyé un message à son fils quelques heures avant de mourir. « Si tu reçois ce message avant la fin de ton service, appelle-moi. J’aimerais que tu rentres par le bord de mer car l’autoroute c’est une piscine avec risque d’aquaplaning si tu as des pneus lisses », avait mis en garde ce patrouilleur d’Escota en envoyant ce SMS à son fils Joan.
Aujourd’hui, les enfants de Tony espèrent que la mort de leur père « servira de leçon » aux automobilistes et que ceux-ci se souviendront « qu’ils ne sont pas tous seuls sur la route ». « Il y a des patrouilleurs qui travaillent, et ces patrouilleurs aimeraient rentrer chez eux pour pouvoir serrer leur famille dans les bras. Nous, malheureusement, ça, on ne l’aura plus », ont déploré sur BFMTV ce vendredi Lara et Joan, deux des enfants de Tony Nellec.
« Il était confronté aux dangers de la route tous les jours »
Ce dimanche matin fatidique, Lara a vu son père pour la dernière fois, alors qu’il travaillait sur l’autoroute. Son compagnon lui a d’ailleurs fait remarquer : « C’est dangereux quand même ce qu’il fait comme métier, Tony. » Et Lara de lui répondre : « Oui, tu imagines s’il meurt ? » Trois heures plus tard, « un jeune nous a pris la vie de Tony », a poursuivi sa fille, soulignant : « On avait peur pour lui mais on se dit toujours ‘ça nous arrivera pas ! ‘ »
Tony était pourtant « une personne très prudente », selon ses enfants. D’ailleurs, il insistait pour que ceux-ci le soient aussi, leur rappelant de ne pas utiliser leur téléphone au volant et d’être vigilant sur la vitesse, a confirmé Lara à BFMTV. La veille de son décès, l’Azuréen avait fêté ses 54 ans.
Martiniquais d’origine, le quinquagénaire était très expérimenté et fiable, soulignaient encore nos confrères de Var-Matin le 5 mars dernier, mentionnant que selon l’une de ses anciennes collègues, « c’était quelqu’un de génial ». « Je me rappelle quand il est arrivé dans l’entreprise et je garderai ces souvenirs. Il venait des îles et il nous avait préparé un plat qu’on avait partagé tous ensemble, c’était il y a plus de 20 ans », se souvient-elle. L’accident de ce 3 mars a par ailleurs blessé grièvement Éric Massi, l’un de ses coéquipiers.
« Il n’est pas forcément excusable pour ce qu’il a fait »
Le jeune conducteur responsable de la mort de Tony, qui n’avait aucun antécédent judiciaire, est originaire de Menton et avait obtenu son permis de conduire depuis peu de temps. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Selon les premiers éléments de l’enquête, il roulait à 110 km/h sur une portion limitée à 90 km/h, alors que les conditions météorologiques n’étaient pas bonnes. BFMTV souligne qu’il n’a pas non plus été testé positif à l’alcool, ni aux stupéfiants.
Une plainte pour homicide involontaire a été déposée par l’épouse de Tony Nellec. Ses enfants souhaitent que la justice fasse son travail. Pour Joan, « les circonstances du drame, la météo qu’il y avait, font qu’il n’est pas forcément excusable pour ce qu’il a fait ».
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