Un adolescent de 15 ans, victime de harcèlement lors de l’année scolaire précédente, s’est suicidé mardi à son domicile de Poissy (Yvelines) mais la justice appelle à la prudence sur les causes du passage à l’acte.
« Une enquête est en cours mais les premiers éléments qui ont été remontés (au ministère) par les services attestent clairement que des faits de harcèlement avaient été déclarés au cours de l’année scolaire 2022-2023 », a indiqué le cabinet de Gabriel Attal, qui s’exprimera lors d’un point de presse à 17h30.
Le nouveau ministre de l’Éducation nationale, qui veut une réponse « implacable » sur le sujet du harcèlement, a « échangé avec la mère de la victime au téléphone et lui a témoigné son soutien absolu », ajoute le cabinet de M. Attal. Le harcèlement à l’école, qui toucherait un élève sur dix, a été érigé en priorité absolue du gouvernement pour l’année scolaire 2023-2024, après le suicide de la jeune Lindsay, 13 ans, au printemps dans le Pas-de-Calais.
Retrouvé pendu à son domicile
Une enquête judiciaire a été ouverte pour rechercher les causes de la mort, survenue mardi. « L’environnement sera fait, pour le reste il faut rester à ce stade très prudent », a déclaré à l’AFP le parquet de Versailles. Mardi en début de soirée, les secours sont intervenus à Poissy pour un garçon de 15 ans retrouvé pendu à son domicile. Après des tentatives de réanimation, sans succès, l’adolescent a été déclaré décédé, selon une source policière.
La famille a évoqué un harcèlement subi dans l’établissement fréquenté par le jeune l’année dernière, a-t-on poursuivi de même source. Il avait fait sa rentrée cette année dans un autre établissement que celui où il s’était fait harceler. Cet adolescent était précédemment scolarisé au lycée professionnel des métiers Adrienne-Bolland à Poissy pour l’année scolaire 2022-2023 et était inscrit depuis septembre dans un lycée professionnel du 14e arrondissement de Paris, selon cette même source.
La lutte contre le harcèlement scolaire, déjà engagée par l’ancien ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, s’est intensifiée cet été, après la mort de Lindsay, qui a mis en lumière le phénomène du harcèlement dans les établissements scolaires mais aussi sur les réseaux sociaux.
« Tolérance zéro contre toutes les formes de harcèlement »
Selon un décret publié mi-août, un élève responsable de harcèlement scolaire pourra désormais être transféré dans une autre école, évitant d’imposer ce changement à celui qui en est victime. Il est également prévu de pouvoir sanctionner un auteur de cyberharcèlement contre un élève d’un autre établissement. Dans les collèges et lycées, le décret étend « le champ de la procédure disciplinaire aux cas dans lesquels des élèves commettent des actes de harcèlement à l’encontre d’élèves situés dans un autre établissement ». Au moment de la publication de ce texte, Gabriel Attal avait assuré vouloir une « tolérance zéro contre toutes les formes de harcèlement ».
Un référent sur le harcèlement
Dès cette rentrée, un référent sur le harcèlement « dans chaque établissement » doit être créé. Il pourra s’agir d’une infirmière, d’un conseiller principal d’éducation (CPE) ou d’un enseignant. Les établissements scolaires devront également signaler « systématiquement » aux procureurs les cas de harcèlement. En parallèle, un nouveau plan de lutte interministériel devrait être dévoilé d’ici à fin septembre.
Le programme Phare de lutte contre le harcèlement, mis en place en 2019 et expérimenté pendant deux ans dans six académies, a été généralisé à la rentrée 2022 dans toutes les écoles et collèges. Selon le ministère de l’Éducation, 91% des collèges et 64% des écoles sont aujourd’hui inscrits dans ce dispositif.
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