Rapatriés en France, cinq Afghans présumé proche des talibans ont été mis sous surveillance par les autorités françaises, l’un d’entre eux a été placé en garde à vue lundi 23 août.
Ces cinq hommes ont fait l’objet d’une « mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance » (Micas), prévue dans le cadre des lois antiterroristes. Un Afghan âgé d’une trentaine d’années a particulièrement retenu l’attention des renseignements français : « même si cette personne a très largement aidé à l’évacuation de l’ambassade de France, nous pensons qu’il peut être lié aux talibans », a expliqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
L’individu a été vu avec ses proches portant des armes dans les rues de Kaboul avant la prise du pouvoir des Talibans en Afghanistan. Suspecté par les autorités, cet homme a d’ailleurs admis son appartenance au mouvement et reconnu avoir porté des armes en tant que responsable d’un chekpoint taliban à proximité de l’Ambassade de France.
« Devant les difficultés extrêmement fortes de pouvoir faire des enquête de sécurité sur les personnes devant être rapatriées », les autorités françaises « ont accepté d’embarquer cette personne et sa famille », a ajouté le ministre.
« Restriction de liberté »
À l’arrivée du vol à Abu Dhabi, la Direction générale de la surveillance intérieure (DGSI) « a fait le travail qu’elle n’avait pas pu faire à Kaboul » en menant des entretiens de sécurité, a expliqué M. Darmanin. Le principal intéressé et trois autre de ses proches « pour l’heure non directement soupçonnés », se sont vu notifier la MICAS. « La DGSI a ensuite constaté que le cinquième suspects avait des liens avec les quatre autres, bien qu’étant venu séparément », a détaillé le ministre.
Les cinq sont sous « surveillance de la DGSI » et font l’objet de mesures de « restriction de liberté », a-t-il précisé. « Je n’ai pas eu d’autres remontées de la DGSI » quant à d’autres ressortissants pouvant être concernés par de telles mesures, a-t-il ajouté. « Cependant nous sommes extrêmement attentifs ».
Réactions de Xavier Bertrand et Marine Le Pen
« Le gouvernement doit expliquer aux Français ce qui empêcherait d’expulser en urgence absolue ces individus », a réagi sur Twitter Xavier Bertrand, candidat de droite à la présidentielle. « Le droit doit s’adapter aux besoins de notre sécurité. Pas l’inverse ».
« Le ‘devoir’ d’accueil de la France passe en second plan quand la sécurité des Français est menacée. Cet impératif tombe sous le sens sauf pour… le gouvernement ! », a de son côté tweeté Marine Le Pen (RN).
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