Jugée à Paris pour deux séjours en Syrie entre 2013 et 2017 entrecoupés de multiples tentatives de départ, la djihadiste a été condamnée mercredi soir à douze ans de réclusion criminelle. Après près de cinq heures de délibéré, la cour d’assises spéciale a assorti cette peine d’une période de sûreté des deux tiers.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) avait requis quatorze ans de réclusion, dont deux tiers de sûreté, à l’encontre de l’accusée âgée de 32 ans. Douha Mounib, jugée depuis lundi pour association de malfaiteurs terroriste (AMT) criminelle, a reconnu à l’audience « la globalité » des faits, assurant que l’État islamique, c’était du « passé ».
Dans le box, elle avait raconté comment son « désir » d’aller en Syrie avait viré à « l’obsession » depuis qu’elle s’était radicalisée, quelques mois avant d’entamer un premier périple en 2013 vers cette zone de guerre, épousant un passeur qu’elle venait de rencontrer en Turquie. Ce premier séjour avait été écourté après deux mois, en raison de l’instabilité de la région. Douha Mounib n’avait ensuite eu de cesse de vouloir repartir en Syrie.
Après plusieurs échecs, sa « détermination extrême » avait fini par payer à l’été 2015 : grâce à la carte d’identité dérobée à sa mère, elle avait réussi à passer la frontière turco-syrienne avec son second époux tunisien et le fils de ce dernier, âgé de moins de 2 ans. Ils avaient séjourné une quinzaine de mois en Irak et en Syrie, successivement à Mossoul puis Raqqa, deux villes sous le joug de l’EI.
Une version édulcorée
Pour l’avocate générale, Douha Mounib a livré une « version édulcorée » de ce second séjour, « minimisant » sa participation. La jeune femme avait affirmé que son mari n’avait « jamais combattu », qu’elle-même n’avait vu aucune des « atrocités quotidiennes » commises par l’EI, et que l’activité de sage-femme qu’elle avait exercée l’aurait été de façon « clandestine », avait souligné la représentante de l’accusation.
Douha Mounib avait finalement quitté fin 2016 les territoires contrôlés par l’EI, et avait été arrêtée en mars 2017 à la frontière syro-turque avec sa fille âgée de quelques mois et l’enfant de son mari. Elle avait été rapatriée en France fin 2017 et incarcérée. Quatre ans plus tard, Douha Mounib avait tenté de s’évader de la maison d’arrêt de Fresnes, un fait dont n’était pas saisie la cour, mais qui a pesé dans sa décision.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.