Les États-Unis doivent affûter leur défense commerciale en assurant le retour de la production manufacturière plutôt que de s’escrimer à faire changer les pratiques commerciales de la Chine, a préconisé mercredi la représentante américaine au Commerce.
Auditionnée devant la Chambre des représentants pendant près de quatre heures, Katherine Tai a reconnu que la stratégie consistant à imposer des tarifs douaniers massifs n’avait eu pour ainsi dire aucun effet sur la politique menée par Pékin.
Washington reproche au géant asiatique de subventionner ses entreprises pour dynamiser ses exportations, ce qui a eu pour effet au fil du temps de laminer de nombreux secteurs industriels aux États-Unis et en Europe.
De plus, la Chine est critiquée pour imposer des transferts de technologies aux entreprises souhaitant faire des affaires dans le pays et pour ne pas respecter la propriété intellectuelle des sociétés étrangères.
« Nous ne pouvons pas attendre que la Chine change », alors que la domination technologique américaine est en jeu, a martelé Katherine Tai.
Recours aux droits de douane
L’administration précédente, de Donald Trump, avait largement eu recours aux droits de douane sur les produits chinois pour « créer un effet de levier » afin d’obtenir la signature d’un accord bilatéral, a-t-elle noté. Avec un certain succès puisqu’un traité avait été effectivement signé en janvier 2020.
« Nous avons en ce moment des droits de douane sur plus de 300 ou 400 milliards de dollars d’importations chinoises », a rappelé l’ambassadrice américaine.
Pour autant, non seulement « cela n’a pas incité la Chine à changer » mais encore cela affecte les entreprises américaines, a-t-elle observé.
« Nous devons poursuivre nos efforts pour faire pression sur la Chine pour qu’elle change », s’est-elle toutefois repris devant des législateurs inquiets.
Ainsi ses services ont récemment décidé de prolonger l’exemption des droits de douane pour une série de produits ciblés: « 352 des 549 (produits) éligibles » jusqu’au 31 décembre 2022.
L’objectif est de soulager les petites et moyennes entreprises américaines qui ne peuvent pas se fournir ailleurs qu’en Chine sans toucher aux tarifs là où c’est possible.
Serving as United States Trade Representative is a great honor. Today at 10:00, I’ll appear before @WaysMeansCmte to discuss @POTUS‘ 2022 Trade Policy Agenda and how we are delivering wins for American workers and businesses.
Tune in: https://t.co/cSar8CUMln pic.twitter.com/JwqW7GzAWW
— Ambassador Katherine Tai (@AmbassadorTai) March 30, 2022
Développer de « nouveaux outils »
Pour défendre à long terme les intérêts américains, Katherine Tai préconise de développer de « nouveaux outils »: « c’est les investissements, la relocalisation et la reconstruction de notre base manufacturière ».
« C’est le plan que nous devons poursuivre à l’avenir », face à « un concurrent très, très féroce qui a défié les normes du système commercial » mondial, a-t-elle poursuivi.
Tout « dépend de la façon dont nous, États-Unis, continuons à être compétitifs et à avoir des industries florissantes, qu’il s’agisse d’industries traditionnelles ou d’industries de pointe », a-t-elle également argué.
Dès son discours d’ouverture au Congrès, elle a appelé à l’indépendance économique vis-à-vis de la Chine comme solution de long terme.
« Alors que nous continuons à garder la porte ouverte aux discussions avec la Chine, y compris sur ses engagements de la phase 1 (du traité bilatéral), nous devons également reconnaître les limites de l’accord et tourner la page de l’ancienne stratégie avec la Chine, qui consistait à se concentrer sur le changement de son comportement », selon ce discours transmis à la presse mardi soir.
Miser sur la recherche nationales de semi-conducteurs
Katherine Tai a aussi demandé aux législateurs d’approuver l’allocation de 52 milliards de dollars pour la production et la recherche nationales de semi-conducteurs par le biais d’une législation désormais connue sous le nom de « Bipartisan Innovation Act », alors que la Chambre et le Sénat se préparent actuellement à lancer un comité pour réconcilier les versions concurrentes de ce projet de loi.
En outre, l’ambassadrice a répété la nécessité d’agir de concert avec les alliés des États-Unis contre la Chine.
Depuis un an, l’administration Biden s’est efforcée de rétablir la confiance et de retisser les liens commerciaux avec les partenaires des États-Unis, mettant fin à de nombreux litiges comme dans l’aéronautique.
La semaine dernière, un accord a ainsi été trouvé entre Londres et Washington pour supprimer les droits de douane punitifs sur l’acier et l’aluminium britanniques.
Enfin, Katherine Tai a souligné que la région indo-pacifique était amenée à jouer un rôle majeur pour contrer l’expansion de la Chine. L’administration Biden planche actuellement sur la manière de renforcer ses liens commerciaux.
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