Une habitante de la ville de Wuhan s’est filmée en train de reprocher vigoureusement au Parti communiste chinois (PCC) la façon dont il a géré l’épidémie de coronavirus qui a tué des dizaines de personnes en Chine, y compris certains de ses proches. La vidéo, enregistrée le 26 janvier, est depuis devenue virale sur les médias sociaux chinois.
Plusieurs vidéos similaires circulent sur les médias sociaux chinois, et cette femme est jusqu’à présent la seule qui l’a réalisée sans porter un masque, bien que révéler son visage puisse la mettre en danger. Mais elle n’a pas donné son nom dans la vidéo.
Wuhan, la capitale de la province du Hubei, est l’épicentre de la nouvelle épidémie mortelle de coronavirus.
S’exprimant dans un dialecte local, la femme demande avec colère : « Parti communiste chinois, quand vas-tu disparaître ? Tu avais promis que les Chinois bénéficieraient d’une « prospérité modérée » en 2020, mais qu’avons-nous obtenu jusqu’à présent ? Nous avons perdu nos parents [à cause de vous] ! »
Comme il n’y a pas de forme plurielle dans la langue chinoise, il est difficile de déterminer si l’intervenant a perdu un seul de ses proches ou plusieurs.
L’expression « prospérité modérée » est utilisée dans la propagande du PCC depuis les années 2000, lorsque Hu Jintao était à la tête de la Chine. À la fin de 2019, le chef de la propagande du régime, Wang Huning, a lancé une campagne nationale proclamant que le plan du pays pour 2020 est d’ « assurer une victoire décisive dans la construction d’une société modérément prospère à tous égards. »
« Dites-moi, que signifie atteindre une « prospérité modérée » ? » tonne la femme. « Que signifie pour nous la « prospérité modérée » lorsque des personnes perdent la vie ? Que faites-vous ? Pourquoi aurions-nous besoin d’un tel gouvernement ? Partez ! Démissionnez ! Nous avons besoin de bons dirigeants qui peuvent nous aider à vivre une bonne vie. Nous n’avons pas besoin d’un gouvernement aussi corrompu. »
Elle souligne dans son intervention que la prospérité économique chinoise est une illusion et que l’épidémie de coronavirus pourrait mettre davantage de pression sur l’économie. En fait, le taux de croissance du PIB chinois, officiellement de 6 % au cours du second semestre de 2019, est le plus faible depuis 1991.
« La flambée des prix des logements et le coût élevé de la vie ont causé des difficultés aux chinois. Et maintenant, tant de gens meurent. Tout le monde va pouvoir voir la bulle économique éclater », continue-t-elle.
« Vous devrez assumer les conséquences de vos actes. Ne nous impliquez pas, nous citoyens ordinaires. C’est nous qui en payons le prix, et nous sommes sacrifiés pour ce que vous avez fait ! »
Elle demande ensuite : « Mais qu’êtes-vous ? Des humains ou des diables ? »
Sa vidéo a été partagée par de nombreux utilisateurs chinois de Twitter et Facebook. Ses « likers » font l’éloge de sa diatribe et plusieurs disent particulièrement apprécier sa dernière question : « Quelle bonne question, demander aux responsables du Parti s’ils sont « des humains ou des démons », c’est aller droit au but ».
Plusieurs autres font le commentaire suivant : « Ne suppliez pas le PCC de se retirer. Renversez-le ».
Un autre déclare : « J’ai entendu des gens dire que le PCC est au bord de l’effondrement. Maintenant, je crois vraiment que c’est vrai. »
Réponse des autorités chinoises à l’épidémie
Le premier groupe de dénonciateurs de la pneumonie de Wuhan a alerté sur les médias sociaux les 30 et 31 décembre, révélant que les hôpitaux de Wuhan avaient identifié plusieurs cas de pneumonie virale de type SRAS.
La police de Wuhan a ordonné à ces lanceurs d’alerte de rencontrer les forces de l’ordre du département de police local et les a forcés à signer un accord dans lequel ils reconnaissent avoir « répandu des rumeurs ».
Les autorités médicales chinoises ont ensuite tenté de minimiser la gravité de l’épidémie et ont utilisé des déclarations telles que « les experts ont exclu le SRAS », « jusqu’à présent, il n’y a pas de preuve évidente que le virus est transmis par contact d’homme à homme ».
Même lorsque le premier avertissement explicite a été émis le 20 janvier, les experts médicaux chinois ont minimisé la situation en disant au public qu’une « transmission inter-humaine limitée » était confirmée.
Les experts affirment que le virus a une période d’incubation de 14 jours.
Entre le 1er et le 20 janvier, période cruciale pour contenir le coronavirus, les habitants de Wuhan étaient occupés à faire leurs achats de vacances et à rencontrer parents et amis, en préparation du Nouvel An chinois. Les populations migratoires de la ville, près de 5 millions de personnes, ont pour la plupart quitté Wuhan avant le 20 janvier pour les vacances.
À ce jour, le coronavirus s’est répandu dans toutes les régions de Chine – y compris le Tibet qui a enregistré son premier cas le 30 janvier. En dehors de Chine, plus de 18 pays et régions ont également signalé des cas confirmés de coronavirus, notamment les États-Unis, l’Italie, l’Allemagne, le Canada, la Finlande, la Corée du Sud, le Japon, Taïwan et la France.
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