Depuis qu’Elon Musk a racheté Twitter, devenu X, le régime de censure s’est acharné contre l’entreprise et contre Musk lui-même : mauvaise publicité, accusations d’antisémitisme et boycott des annonceurs. Musk a riposté en menaçant de poursuivre certaines organisations non gouvernementales en justice, en déposant plainte contre les organisations qui diffament la plateforme et en disant aux annonceurs qui se retiraient de X d’ « Aller se faire voir ».
Car X a le potentiel d’affaiblir le cartel de l’internet woke, qui censure les contenus, censure et bannit les utilisateurs, et sert d’organe de propagande aux étatistes totalitaires mondialistes que le cartel sert avec tant d’assiduité. J’ai toujours soutenu que le pari X de Musk serait un moment décisif. On assiste en effet à une confrontation entre d’un côté « l’homme le plus riche du monde » et de l’autre un groupe regroupant les membres de ce cartel et les gouvernements.
Peu après le rachat de Twitter par Musk, plusieurs dizaines de pays et d’organes de gouvernance internationaux, dont les États-Unis et l’Union européenne, ont annoncé la ratification d’une « Déclaration pour l’avenir de l’internet », qui vise notamment à « renforcer la résistance à la désinformation et à la mésinformation et à accroître la participation aux processus démocratiques ». Deux jours seulement après que Musk a annoncé qu’il achetait la société, l’administration Biden a annoncé la formation d’un « Conseil de gouvernance de la désinformation », qui a depuis été supprimé, du moins en théorie.
En octobre 2022, j’ai fait remarqué que l’une des principales menaces contre Musk viendrait de la Commission européenne (CE) et de sa nouvelle loi sur les services numériques (DSA), promulguée le 16 novembre 2022 et entrée en vigueur en août 2023. En fait, la Commission européenne a commencé à menacer Musk de contrôler le contenu de sa plateforme de médias sociaux dès qu’il en a pris la direction. Après que Musk a posté son message sur Twitter « l’oiseau est libéré », le chef de la Commission européenne lui-même, Thierry Breton, a répliqué via un tweet : « En Europe, l’oiseau volera selon les règles de l’UE ». M. Breton faisait sans doute référence à l’ASD de la Commission européenne, qui vise à interdire les « contenus illégaux et préjudiciables » dans toute l’Europe.
Aujourd’hui, la Commission européenne lance une procédure contre la plateforme pour des violations présumées, notamment la « diffusion de contenus illégaux dans le contexte des attaques terroristes du Hamas contre Israël ». Le lundi 18 décembre 2023, M. Breton, le commissaire européen chargé de l’application de l’ASD, a publié un avis inquiétant sur l’état de la procédure engagée contre X : « Nous ouvrons aujourd’hui une procédure formelle d’infraction contre @X:/Violation présumée des obligations de lutte contre le #Contenu illégal et la #Désinformation/Violation présumée des obligations de #Transparence/Conception présumée #Déceptive de l’interface utilisateur ». Sans surprise, la première entreprise de médias sociaux à faire l’objet d’un tel examen de la part de la CE depuis la mise en place de cette nouvelle loi, est X elle-même.
En fait, l’ASD vise à universaliser la modération des contenus par les grandes plateformes de médias sociaux et les moteurs de recherche, en les soumettant aux lois strictes de l’UE contre la « désinformation » et le « discours de haine ». X est contraint de se conformer à la modération de contenu imposée par l’UE pour ses utilisateurs européens. Dans le cas contraire, la plateforme pourrait se voir infliger des amendes représentant 6 % de son revenu global ou se voir interdire d’exercer ses activités dans l’UE, ce qui revient à interdire l’accès à la plateforme aux utilisateurs de l’UE, à moins qu’ils n’utilisent un VPN(*). Toutefois, étant donné que X sera obligée de se conformer à la modération du contenu de l’UE, il est très probable qu’elle sera simplement tenue d’appliquer les règles de la DSA à tous les contenus.
Le régime de censure qui agit à huis clos et par le biais de canaux secrets aux États-Unis – comme l’ont montré les dossiers Twitter et l’arrêt Missouri v. Biden – apparaît désormais au grand jour avec les politiques et les enquêtes de la Commission européenne. Cette attaque de la Commission a le potentiel de ruiner X financièrement, soit en l’obligeant à davantage censurer les contenus, comme à l’époque d’avant le rachat de l’entreprise par Musk, soit en lui imposant des amendes ou en la privant de ses utilisateurs européens.
Si X est contraint par l’UE et d’autres étatistes de mettre la clé sous la porte ou si la liberté d’expression devait être sévèrement restreinte sur la plateforme, la place publique numérique promise par Musk n’existera tout simplement pas. Les utilisateurs seront contraints de s’autocensurer, les « contrevenants » seront censurés et les « contrevenants » récidivistes seront bannis. Ainsi, les récits du régime resteront largement incontestés et que les récits contraires – qui sont souvent vrais ou représentent simplement des perspectives différentes – seront exilés et poussés dans la clandestinité. X pourrait être le dernier combat pour la liberté d’expression sur les médias sociaux.
(*) note de la rédaction d’Epoch Times : un amendement du groupe Renaissance au Parlement prévoyait, avant d’être retiré, d’interdire l’utilisation des VPN en France.
Publié sur Mises.org
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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