Trente villes françaises doivent encore mettre en place une zone à faibles émissions (ZFE) avant 2025. Parmi celles les ayant déjà imposées, Paris, Lyon et Strasbourg seront les seules à limiter la circulation des véhicules Crit’Air 3, soit les voitures diesel immatriculées avant 2011 et les voitures à essence immatriculées avant 2006.
Le dispositif des zones à faible émissions (ZFE) prévoit des mesures restrictives pour les voitures polluantes là où la qualité de l’air est dégradée. L’idée de ces zones, très répandues en Europe, est de pousser les automobilistes à acheter des véhicules moins polluants, hybrides ou électriques, ou à utiliser les transports en commun et les modes de transports dits « doux ».
Douze grandes agglomérations françaises ont déjà mis en place une ZFE : Paris, Lyon, Aix-Marseille-Provence, Nice, Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Grenoble, Reims, Rouen, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand. Depuis le 1er janvier 2024, elles ont limité les horaires de circulation ou complètement interdit, selon les cas, les voitures diesel immatriculées avant 2006 (Crit’Air 4 et 5).
Trente agglomérations doivent encore mettre en place des restrictions minimales avant le 1er janvier 2025, dont Lille, Bordeaux, Dijon ou Rennes. Les véhicules qui ne pourront plus y circuler sont les « non classés » en vignette Crit’Air, soit les voitures immatriculées avant 1997 et les utilitaires légers immatriculés avant le 30 septembre 1997. Ces agglomérations sont libres de prendre des mesures plus restrictives.
Une amende de 68 euros forfaitaires
Les contrevenants risquent une amende de troisième classe (68 euros forfaitaires). Les contrôles et les amendes restent encore très rares cependant. Des radars devraient arriver début 2026 pour les automatiser, selon le gouvernement.
De nombreuses dérogations sont prévues localement, comme pour les véhicules affichant une carte mobilité inclusion, ceux bénéficiant d’une carte grise « collection » (ouverte aux véhicules de plus de trente ans), ou ceux servant à certains professionnels (marchés, déménagements).
Seules les deux plus grandes agglomérations françaises, Paris et Lyon, seront contraintes au 1er janvier 2025 d’interdire les véhicules Crit’Air 3, soit les voitures diesel de plus de 14 ans et les voitures à essence de plus de 19 ans. Marseille, Strasbourg et Rouen, qui devaient poursuivre la mise en place de leurs ZFE, en sont elles exemptées, grâce à l’amélioration de la qualité de l’air sur leur territoire.
À Paris, les restrictions s’appliquent pour les voitures du lundi au vendredi de 8h00 à 20h00, sauf les jours fériés, dans un périmètre à l’intérieur de l’autoroute A86. Mais à Lyon et dans trois communes voisines, les restrictions s’appliquent 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Strasbourg a également décidé, sans y être obligée, de prolonger l’interdiction, 24h/24 et 7j/7, aux Crit’Air 3 à partir de 2025, sur l’ensemble de l’Eurométropole.
« Des zones de fortes exclusions »
La loi qui crée les ZFE remonte à 2019, mais le débat sur leur mise en place est devenu explosif début 2023. « On nous disait que ça allait devenir des zones de fortes exclusions, que si on avait aimé les ‘gilets jaunes’, nous allions adorer les ZFE », a rappelé mardi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.
En pleine crise du pouvoir d’achat, les ZFE sont devenues un symbole de l’exclusion des automobilistes les plus modestes, les véhicules moins polluants restant encore rares et chers sur le marché de l’occasion. Plusieurs dispositifs (aides à l’achat de véhicules moins polluants, « leasing social ») ont été mis en place pour faciliter la transition.
La qualité de l’air ne cesse de s’améliorer depuis le début des années 2000 en France, mais elle « n’est pas encore à un niveau satisfaisant », a déploré mardi Christophe Béchu. À Marseille, Strasbourg et Rouen, la concentration en oxyde d’azote est passée sous les 40 µg/m3, soit le seuil réglementaire retenu au niveau européen. D’ici à la fin de la décennie, les normes de pollution seront abaissées en Europe pour passer à 20 µg/m3. À ce stade, un peu moins de la moitié des 42 agglomérations concernées par les ZFE sont sous ce seuil.
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