Selon un nouveau rapport, près des deux tiers des pays du monde « explorent » actuellement les monnaies numériques des banques centrales (MNBC) à différents niveaux.
Le rapport, publié le 28 juin par le groupe de réflexion Atlantic Council, basé à Washington, révèle qu’un total de 130 pays – représentant 98 % de l’économie mondiale – prennent des mesures pour convertir la monnaie de leur banque centrale en monnaie numérique. Il s’agit d’une augmentation spectaculaire par rapport à il y a deux ans, lorsque seulement 35 pays envisageaient de créer une CBDC.
Quelque 11 de ces 130 pays ont déjà lancé leur MNBC (ou CBDC, Central bank digital currency). Tous, à l’exception du Nigeria, sont des pays insulaires des Caraïbes.
Tous les pays du G20, à l’exception de l’Argentine, sont désormais à un stade avancé du développement de leur MNBC.
« Presque tous les pays du G20 ont réalisé des progrès significatifs et investi de nouvelles ressources dans ces projets au cours des six derniers mois », peut-on lire dans le rapport.
En Chine, un programme pilote de RMB numérique (le « renminbi » ou yuan numérique) est testé dans plus de 200 scénarios, des transports publics au commerce électronique en passant par les paiements de relance du gouvernement. Les experts estiment que ce programme vise à renforcer le contrôle du régime communiste sur la population et à préparer la société chinoise à un retour à une économie planifiée.
La Russie, dans le cadre de ce qu’elle appelle une opération militaire spéciale contre l’Ukraine, a annoncé qu’elle lancerait un projet pilote de rouble numérique en avril. Le projet pilote a été repoussé vers la fin du mois de juillet, le parlement russe continuant d’ajouter des amendements à la législation qui autoriseraient la Banque centrale russe à créer le programme.
La Banque centrale européenne est en passe de commencer à piloter l’euro numérique, en vue d’un lancement potentiel en 2028. L’Inde et le Brésil prévoient également de lancer leurs monnaies numériques l’année prochaine.
Aux États-Unis, les travaux sur une MNBC de détail sont « au point mort », bien que les progrès se poursuivent pour une MNBC de gros, qui ne peut être utilisée que par des institutions financières pour des transferts de banque à banque.
L’idée d’un dollar numérique américain émis et contrôlé par la Réserve fédérale s’est heurtée à une vive opposition de la part de personnalités de la droite et du centre gauche, comme le député Thomas Massie (Parti républicain – Kentucky) et Robert F. Kennedy Jr, qui défie le président américain Joe Biden pour l’investiture du Parti démocrate à l’élection présidentielle de 2024.
« Les monnaies numériques des banques centrales sont le début de la fin », a écrit Thomas Massie, un républicain à tendance liberale, sur Twitter en avril.
Robert F. Kennedy a rappelé les manifestations des camionneurs canadiens contre le mandat de vaccination Covid en 2022, auxquelles le gouvernement canadien a réagi en bloquant les comptes bancaires des manifestants et des personnes ayant fait des dons pour la cause. L’adoption d’une MNBC ne ferait que faciliter la tâche d’un gouvernement qui voudrait punir par des moyens financiers ceux qu’il juge politiquement indésirables.
« Il n’est pas exagéré d’imaginer qu’ici même, aux États-Unis, votre compte bancaire pourrait un jour être gelé en raison de vos opinions politiques ou des commentaires que vous avez faits sur les médias sociaux », a-t-il écrit sur Twitter en mai.
« Il ne s’agit pas d’une question de droite ou de gauche. Il s’agit de protéger la démocratie contre de puissants intérêts établis. La numérisation de la monnaie a donné au gouvernement des pouvoirs sans précédent pour surveiller et contrôler la vie économique. C’est pourquoi je m’oppose aux MNBC, qui renforceront considérablement le pouvoir du gouvernement d’étouffer la dissidence en coupant l’accès aux fonds d’une simple pression sur un bouton. »
En Floride, le gouverneur républicain Ron DeSantis a signé une loi qui interdit expressément l’utilisation de la monnaie numérique émise par la Fed dans son État. Il a également appelé les États aux vues similaires à rejoindre la Floride en ajoutant des interdictions similaires à leurs lois commerciales respectives afin de lutter contre ce concept à l’échelle nationale.
« Un dollar numérique centralisé (…) étouffera l’innovation et favorisera la surveillance sanctionnée par le gouvernement », a déclaré Ron DeSantis en mars, alors qu’il n’avait pas encore annoncé sa candidature à la Maison-Blanche pour 2024. « La Floride ne se rangera pas du côté des planificateurs économiques centraux ; nous n’adopterons pas de politiques qui menacent la liberté et la sécurité économiques personnelles. »
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